À la crise de disponibilité du lait en sachet et à celle du prix du pain, qui se fait rare dans les boulangeries, s'ajoute celle des prix des fruits et légumes qui flambent, et qui ne font qu'éroder davantage le pouvoir d'achat des citoyens. Le temps de répit qu'a connu la mercuriale semblent avoir été de courte durée. Et pour cause, la flambée des prix à large consommation est de nouveau au rendez-vous à Jijel, plongeant le pouvoir d'achat du citoyen dans une sévère crise. Dans les marchés et chez les marchands des fruits et légumes, c'est la hausse généralisée qui est constatée. Des fruits et légumes de piètre qualité rivalisent avec des prix qui donnent le tournis. Les bas revenus n'en peuvent plus de suivre cette cadence, impactant lourdement leurs maigres budgets. Du côté des viandes blanches, c'est le prix du poulet qui suit le même rythme de cette logique inflationniste en s'affichant à 410 DA le kilo. "Il a fait plus, soit 450 DA le kilo dans certaines villes", tente de se justifier un commerçant gérant un magasin des viandes blanches. Cette hausse a été constatée avant la fête de l'Aïd, lorsque le poulet a atteint ce prix de 450 DA avant d'enregistrer une certaine baisse atteignant même les 300 DA le kilo après l'Aïd. "Ce n'est pas encore l'effet des incendies, mais c'est parce qu'il n'y a pas de production en quantité suffisante, les gens de la filière ont subi des pertes, c'est toujours le prix des aliments du bétail qui détermine ce prix. La crise est vraiment là, elle touche ce secteur", explique cet interlocuteur. Cette crise a gagné les produits maraîchers, qui flambent à leur tour si on se réfère au prix de la tomate, 120 DA le kilo, alors que le chou-fleur est à 150 DA, le haricot vert s'expose à 260 DA. Le poivron doux est affiché à 120 DA et les courgettes de piètre qualité sont également à ce même prix de 120 DA. Les autres produits, telles la carotte 90 DA, ou la pomme de terre 75 DA, ne sont pas en reste et sont affichés à des prix creusant l'écart entre les revenus et les dépenses des ménages. Face à leur tentation de s'offrir quelques desserts, ces citoyens sont vite dissuadés face aux prix affichés. À commencer par le raisin, un fruit de saison dont le prix varie entre 200 et 300 DA. Les pommes et les poires sont respectivement affichées à 350 et 300 DA. Pour les petites bourses, ce n'est plus la tendance à l'achat de ces produits, qui échappent à leur pouvoir d'achat, sachant qu'ils devront faire face à d'autres besoins alimentaires de bases. C'est le cas des légumes secs et des pâtes alimentaires, qui ont connu des hausses depuis un certain temps déjà. Se tourner vers le lait subventionné est loin d'arranger les affaires de ces derniers qui peinent à trouver ce produit. Le lait subventionné n'est pas toujours disponible et il est vendu en concomitance avec le lait de vache, ce qui le rend encore plus cher. Pour s'offrir son sachet de 25 DA, le client est contraint d'en prendre trois et un autre à 65 DA, ce qui lui porte la facture de sa ration de lait à 135 DA. Ceci, si encore ce lait est disponible. À ces difficultés, s'ajoute le prix du pain, qui subit depuis quelques semaines des fluctuations entre son prix subventionné à 10 DA, la baguette pour le pain ordinaire qui est à vrai dire officiellement fixé à 7,50 DA, et certains boulangers qui proposent du pain prétendument en semoule à 20 DA. L'argument avancé est une prétendue pénurie de farine, qui se fait rare, selon les explications données. C'est dire que le citoyen à revenu limité n'a plus les moyens de suivre cette cadence qui le prive de biens d'autres produits qu'il a éliminés de facto de sa ration alimentaire. C'est le cas de la viande rouge et de la sardine, des produits qu'il a abandonnés de par leurs prix exorbitants échappant à son pouvoir d'achat.