Depuis le début de la saison estivale, des quartiers de la ville de Sidi Bel-Abbès et d'autres communes de la wilaya, notamment Sfisef et Telagh, souffrent de la crise de l'eau potable ainsi que du rationnement, de plus en plus sévère depuis quelques semaines. Selon des citoyens de la ville de Sfisef (39 km du chef-lieu de wilaya), la rareté de l'eau qui persiste encore a commencé bien avant le début de l'année en cours. Et ce sont surtout les résidents des cités qui en souffrent le plus, apprend-on. Les étages supérieurs des cités Serecor, Cnep, CNL, les quartiers Ould Ali, Kessaria, sise à 3 km de la ville, et les communes avoisinantes, à savoir Mostéfa Ben Brahim et M'cid, sont privés d'eau faute d'un système d'alimentation adapté. "Au début, le plan de rationnement de la distribution de l'eau était 1j/1, pour une plage horaire allant de 6h à 12h. Mais depuis l'arrivée de l'été, on s'est vu appliquer un autre système d'approvisionnement, soit un jour sur cinq pour une plage horaire de deux heures et qui est très insuffisante", déplorent-ils. Et d'ajouter : "Devant la persistance de cette crise de l'eau qui continue de sévir, les citoyens en manque d'eau n'avaient d'autres choix que d'aller s'approvisionner au prix fort auprès des vendeurs d'eau en citerne." Pour ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir de l'eau de citerne, dont la qualité n'est pas toujours bonne, ils recourent au système D. "Les plus démunis se débrouillent comme ils peuvent, en s'alimentant de l'eau de puits chez leurs voisins immédiats. Nos enfants sont harassés de transporter quotidiennement les seaux et les bidons d'eau", témoigne Hocine, un habitant de la cité Cnep, qui en appelle aux pouvoirs publics pour remédier à cette situation. Dans la commune de Telagh (50 km au sud de la wilaya), les citoyens sont soumis au même régime de rationnement, constate-t-on. Selon des habitants de cette ville, la plupart des quartiers sont alimentés à raison de 1/6 jours plus le week-end pendant une durée de moins de six heures. "Chaque jour, on est obligé de se débrouiller pour étancher notre soif, sans parler de l'eau utilisée pour les toilettes, la lessive et le ménage que nous sommes contraints d'avoir quotidiennement à la maison", se plaignent les habitants de cette localité. Pour le directeur de l'Algérienne des eaux (ADE), M. Madi, "la crise de l'eau potable dans la daïra de Sfisef est due à la baisse du niveau d'eau du barrage de Bouhanifia, qui est pratiquement à sec". Malgré le dégel de deux opérations de forage, les travaux n'ont toujours pas commencé, affirme-t-il encore. Pour ce qui est de la distribution de l'eau potable à Telagh, notre interlocuteur a indiqué que le projet du transfert d'eau de Chott Chergui jusqu'à Telagh, qui permet de mobiliser 15 000 m3 présents, n'a pas encore été réceptionné par l'ADE et demeure encore en phase d'essais. "Une fois ce projet achevé et mis en service, il va permettre de couvrir les besoins d'une population estimée à 50 000 habitants répartis à travers plus de six communes dont les besoins sont de 10 000 m3", espère-t-il.