Exaspérés par de nombreux problèmes dont le manque d'eau potable, les habitants de Draâ El-Mizan (sud de Tizi Ouzou) ont renoué hier avec les actions de protestation pour crier leur colère. Une colère qui présage déjà une rentrée sociale chaude dans la région. Rien que dans la matinée de dimanche, deux actions de protestation ont été enregistrées dans deux endroits différents de cette localité. La première a été initiée par les représentants de douze villages du versant allant de Henia jusqu'à Tazrout qui ont observé un rassemblement devant la station de pompage d'eau sise au lieudit les Malek sur les hauteurs de Tizi Larbaâ. Ils sont venus demander des explications sur cette pénurie d'eau dont ils souffrent depuis plusieurs mois. "Nous n'avons rien compris. Comment se fait-il que l'eau n'ait pas coulé dans nos robinets depuis quarante jours ?", s'interroge Hocine, représentant d'Ouled Aïssa. Un autre a affirmé que son village n'a pas été alimenté depuis trois mois. Dans ce versant, les habitants paient la citerne d'eau entre 1500 DA et 2500 DA. Selon nos interlocuteurs, l'une des motopompes de cette station est grillée depuis une année et elle n'a pas été réparée, alors que la deuxième est tombée en panne. Le chef du secteur de l'ADE s'est rendu sur les lieux. Selon le président de l'association Tafat d'Ouled Aïssa, le responsable de l'ADE leur a promis que la motopompe grillée est réparée et qu'elle sera installée dans l'après-midi et que tout sera mis en place pour alimenter les villages dès aujourd'hui. "Si encore une fois ces engagements ne sont pas tenus, nous passerons à d'autres actions plus radicales", a dit le représentant du village El-Aïnceur. Dans la même journée, les habitants de la cité précaire de Maâmar sont revenus à la charge en fermant la RN 25 entre Draâ El-Mizan et Tizi Ouzou dans les deux sens, contraignant les automobilistes à faire demi-tour. À travers leur action, ces habitants qui vivent dans des conditions inhumaines depuis 1963 exigent des autorités leur relogement dans l'immédiat. C'est la seconde fois, depuis juillet, que ces habitants manifestent pour se faire entendre. "Lorsque nous avons fermé la route le 10 juillet, le chef de daïra nous avait promis que nous allions régler les frais d'entrée à nos logements entre le 1er et le 10 août et que nous serons relogés le 20 août. Suite à la dégradation de la situation sanitaire, l'opération a été différée. Depuis, nous n'avons pas reçu les décisions pour nous acquitter de ces droits d'entrée", explique un protestataire. À noter que 76 familles de cette cité coloniale ont eu déjà leurs préaffectations pour être relogées à la cité 1000 logements sociaux sur la RN 30 menant à Boghni, dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire.