C'est une fâcheuse tendance qui tend à se banaliser au risque de devenir une tradition. À chaque intersaison, les meilleurs éléments des jeunes catégories du Mouloudia d'Oran migrent sous d'autres cieux et s'engagent dans d'autres équipes. Lassés de n'apercevoir aucune chance de jouer en équipe-fanion planer à l'horizon, déprimés par le manque d'intérêt de la direction à leur égard et par l'incompréhensible manque de confiance des techniciens qui se succèdent à la barre technique des seniors, ces véritables pépites choisissent, donc forcées, de quitter leur cocon oranais. Et souvent, après avoir brillé sous d'autres maillots, ils sont par la suite recrutés à coups de milliards par la même direction mouloudéenne qui les avait fait fuir quelques années auparavant. Les exemples ne manquent pas. Les talents purs qui ont filé entre les mailles de la formation oranaise, en raison principalement de l'incompétence et du manque de flair des encadreurs en place reviennent souvent par la grande porte, portés par la gloire de leur succès. De Mohamed Benkhemassa à Kaddour Beldjilali en passant par Mokhtar Belkhiter, Boualem Hammia, Hichem Belkaroui, Baghdad Bounedjah ou encore Houari Baouche, Larbi Tabti, Islem Belkhir et Hichem Khalfallah, ils sont légion. (Très) mauvais élèves, ceux qui gèrent le club refont, cet été, les mêmes erreurs comme en témoigne ce recrutement de jeunes des divisions inférieures (Yadaden de Chelghoum-Laïd et Talha de Saïda) alors que l'équipe réserve des U21 du MCO ne manque nullement de beaux fleurons à gros potentiel qui jouissent déjà d'une bonne réputation d'habiles footballeurs sur la place locale, à l'image de l'arrière-gauche Nabi, des arrières centraux Temimi et Driss, des milieux de terrains Bouirek Abdelkader, Toumi, Senhadji et Cherif El-Ouazzani ou encore de l'attaquant Reguieg, l'auteur du but mouloudéen lors du baisser de rideau de la Ligue 1, face à Magra (1-2), au stade Zabana, le 24 août dernier. En continuant à recruter, à coup de centaines de millions, des éléments "extérieurs" alors qu'au sein de la bâtisse mouloudéenne, les talents purs jouent des coudes pour une place en senior à moindre frais, quel message est en train de leur lancer leur direction ? Ce n'est pourtant pas un simple hasard si le CRB, double champion d'Algérie en titre, compte un véritable contingent de jeunes oranais, notamment en équipe réserve, recrutés par Boualem Charef, passé maître en matière de scouting et qui a bâti l'essentiel de sa renommée sur sa capacité à faire éclore les gros potentiels au plus haut niveau.