Outre le terminal à conteneurs, dont les travaux sont bloqués depuis 4 ans, il y a aussi le cas de la pénétrante et d'une amenée électrique, à leur tour bloquées pour diverses raisons. Le développement économique escompté est encore loin d'être acquis à Jijel. Ces grands projets structurants qui tardent à être achevés ou qui sont totalement bloqués, pour une raison ou pour une autre, restent l'otage d'une situation qui ne se dénoue pas. C'est ce qui a été soulevé, jeudi dernier, lors d'un déplacement du wali, Abdelkader Kelkel, au port de Djen Djen, où l'un de ces projets est à l'arrêt. Intervenant pour répondre aux interrogations du chef de l'exécutif, un responsable de cette infrastructure portuaire est allé encore plus loin dans ses explications, déplorant le blocage de ces grands projets intégrés à Jijel. Outre le terminal à conteneurs, dont les travaux sont bloqués depuis quatre ans pour un litige qui ne se résout pas avec une entreprise sud-coréenne chargée de sa réalisation, il a encore cité le cas de la pénétrante et d'une amenée électrique, à leur tour bloquées pour diverses raisons. Si face à la presse, le wali a imputé, avec une pointe de regret, cette situation à une ressource humaine défaillante dans sa gestion de ces dossiers, devant le responsable du port, il a plutôt déploré l'absence d'une bonne lecture du contrat signé avec la partie coréenne concernant le terminal à conteneurs. Au-delà de ces interprétations, c'est le développement économique qui en pâtit de ces blocages dans une wilaya, restée suspendue depuis presque une décennie à l'achèvement de ces projets. "Ça bloque depuis 4 ans, il y a des points en suspens, il y a un problème de financement de poutres arrières, par exemple, c'est une pièce maîtresse qui doit être réalisée qui n'a pas été prévue au départ dans le marché. Le problème de qui va financer cette partie coûteuse s'est posé. Des négociations sont en cours avec le groupe, le ministère des Transports et les parties concernées, ainsi que l'entreprise portuaire de Djen Djen. On attend les orientations des pouvoirs publics", explique le responsable du port pour répondre aux interrogations du wali. Le hic est que cet état perdure alors qu'un contrat de concession a été signé entre l'entreprise portuaire de Djen Djen et Dubaï Port World (DPW) en 2008 pour la gestion de ce terminal. C'est ce qu'évoque ce même responsable, regrettant qu'après 13 ans de signature de cette concession, ce terminal n'a guère été exploité. À ce projet, s'ajoutent d'autres qui connaissent le même sort selon toujours ce responsable. "En plus, il y a de grands projets structurants, qui sont la pénétrante, ce terminal à conteneurs qui sont à l'arrêt, une amenée électrique et le dédoublement des rails, donc il y a des projets suspensifs, qui sont adossés l'un à l'autre", souligne-t-il tout en faisant état du besoin d'un montant de 30 millions d'euros pour financer des superstructures. "Ça demande beaucoup d'argent, mais avec la situation financière actuelle du pays, on ne sait pas quand ça se débloque, il y a des incertitudes par rapport aux délais de réalisation et là, on ne peut pas se prononcer pour donner un chiffre ou un délai", regrette-t-il. Il convient de noter que le port de Djen Djen est le premier à l'échelle du pays en termes de capacité, mais le non-achèvement de son terminal de transbordement réduit son activité. Celle-ci s'appuie depuis un certain temps sur l'exportation du clinker et le traitement des produits sidérurgiques du complexe de Bellara. Le retard dans la réalisation de la pénétrante a encore hypothéqué le développement des échanges avec le reste du pays, et au-delà avec l'Afrique comme il est prévu pour booster l'activité de ce port. Du coup, c'est le développement économique à Jijel qui se retrouve réduit à sa plus simple proportion en attendant le déblocage de tous ces projets structurants.