Au-delà de ce chiffre très modeste, faut-il le noter, par rapport aux moyens humains et matériels mobilisés et aux prévisions retenues, cette campagne a eu du mal à attirer les citoyens vers les centres de vaccination. Alors que la campagne de vaccination lancée en grande pompe, il y a une semaine, a été prolongée jusqu'à la fin de l'année, selon l'annonce faite par le ministère, à Jijel, le rythme de cette opération est resté loin des objectifs prévus. "Le seul chiffre que je peux vous annoncer est 543 personnes vaccinées au premier jour de cette campagne", nous répond, visiblement mécontent, le wali Abdelkader Kelkel à une question sur le bilan de cette campagne, deux jours avant de boucler sa première semaine. Au-delà de ce chiffre très modeste, faut-il le noter, par rapport aux moyens humains et matériels mobilisés et aux prévisions retenues, cette campagne a eu du mal à attirer les citoyens vers les centres de vaccination. Pourtant, tout a été fait pour mettre en place un programme de vaccination de proximité pour toucher toutes les agglomérations, y compris les plus éloignées, dans les communes enclavées. Outre les centres de vaccination fixes au niveau des établissements hospitaliers et de santé de proximité, des unités mobiles ont été lancées dès le début de cette opération. Mais peine perdue, puisque rares, si l'on se réfère aux modestes chiffres recueillis çà et là auprès de certains centres de vaccination, sont les citoyens qui ont daigné se faire vacciner. Les points de vaccination ouverts sont restés souvent vides. Cette réticence n'a pas découragé, outre mesure, les responsables de cette campagne quand le directeur de la santé et de la population, Nasreddine Chiba, est allé lui-même improviser un prêche à la mosquée Omar-Ibn Al-Khattab de Jijel pour inciter les fidèles à se faire vacciner, à l'occasion de la prière du vendredi. Toutefois, dans les lieux de culte, qui ont été associés à cette opération dès son lancement, le rythme de la vaccination est également resté modeste. Cette opération va encore se poursuivre dans les établissements scolaires dans l'espoir de toucher une autre catégorie de citoyens à vacciner parmi le personnel du secteur de l'éducation. Mais globalement, l'opération vaccinale n'a pas attiré les citoyens restés réticents à son égard. Dans certains cas, les citoyens venus pour leur deuxième dose de rappel ont été, et de loin, plus nombreux par rapport à ceux venus se faire vacciner pour la première fois. Pendant ce temps, l'éternel retour au relâchement dans le respect des mesures de préventions et des gestes barrières est de nouveau constaté. La décrue des cas de contamination a d'emblée eu pour effet de réduire quasiment à néant les mesures de protection partout où les citoyens se rencontrent ou se rassemblent. La consolation dans cette décrue est ce soulagement ressenti telle une délivrance dans les hôpitaux qui semblent mieux respirer après la terrible pression vécue par les staffs soignants au plus fort du pic de cette vague, particulièrement ravageuse.