Le parti du FLN ne veut décidément rien changer à ses pratiques d'un autre âge, se donnant, à chaque veille d'élection, à un spectacle des plus affligeants. Des membres et "militants" de ce parti renouent avec des scènes où le pugilat le dispute à la pagaille à seulement quelques semaines des élections locales, prévues fin novembre de cette année. C'est ainsi que le siège du parti, sis dans le quartier cossu d'Hydra, est devenu une arène pour de violents échanges et affrontements entre pro et détracteurs d'Abou El-Fadhl Baâdji, l'actuel secrétaire général du parti, décrié, malmené et poussé vers la sortie par une partie des militants. Evidemment, les images n'ont pas échappé aux réseaux sociaux où les internautes ne manquent pas de s'indigner devant ces tristes empoignades retransmises en direct et relayées sur les réseaux sociaux. Beaucoup s'indignent que le nom de ce glorieux parti de la Révolution algérienne soit ainsi souillé et traîné dans la boue à chaque rendez-vous électoral. Depuis quelques années, les appels à la restitution du sigle de ce parti révolutionnaire à l'Histoire se multiplient. Ces voix qui appellent à la raison sont mues par le seul souci de préserver ce nom associé à l'épopée de la guerre de Libération et qui a fait la fierté de toute une génération, voire un patrimoine propriété de toute la collectivité nationale. Une voix particulièrement audible et qui ne manque pas de faire grand bruit est celle de l'actuel secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohand Ouamar Benelhadj qui ne cesse de plaider à la restitution de ce sigle emblématique au peuple algérien. À la tête de la puissante et influente organisation, ce rescapé de la guerre de Libération nationale et qui n'hésite pas à dire ce qu'il pense, souvent crûment, ne cesse d'appeler de tous ses vœux à la mise au musée de l'Histoire du sigle du FLN et ainsi l'arracher à l'"insolence" des "prédateurs politiciens". "Au-delà de la composante de ce parti et au-delà des équipes dirigeantes qui se succèdent à la tête de cette 'formation politique', notre souci est de préserver le sigle du FLN historique et, avec lui, la mémoire de nos valeureux martyrs qui se sont sacrifiés pour ce pays", dit-il. Indigné et en colère, le SG de l'ONM s'étonne que, près de soixante ans après l'indépendance, des "pseudo-militants", continuent à commercer avec le nom du FLN, "associé à la glorieuse guerre de Libération". "Le nom du FLN a été assez souillé comme cela. Le spectacle auquel se donne la composante de ce parti est affligeant. À chaque veille d'élections, ils amènent leurs hordes de voyous pour défendre leurs intérêts personnels. Cela dépasse l'entendement. Nos chouhada, moudjahids et tous les rescapés de la guerre, hommes et femmes, ne méritent pas cela. C'est indigne !", s'offusque le vieux maquisard qui dissimule difficilement sa colère. "Ils souillent tout le combat libérateur mené par le Front de libération nationale", déplore-t-il en réitérant au passage son vœu de voir ce sigle remis à l'Histoire et au peuple algérien. "Le précieux sigle du FLN a subi assez d'affront comme ça par des soi-disant 'militants' motivés par leurs seuls intérêts personnels et politiciens. Le FLN actuel est devenu le réceptacle de toutes les félonies possibles et imaginables. Ce sont toutes les valeurs de la guerre de Libération qui sont aujourd'hui salies avec les pratiques de la composante de ce parti. Il est grand temps d'en finir avec cette pratique et de réconcilier le peuple algérien avec son sigle historique, porteur de valeur de liberté", affirme-t-il.
