Une semaine après la rentrée officielle, le problème de vente des manuels scolaires se pose avec acuité dans la plupart des écoles primaires de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, provoquant un véritable rush sur les librairies agréées et les points de vente du centre de diffusion de la documentation pédagogique, a-t-on constaté hier. Le refus des directeurs des établissements du cycle primaire de prendre en charge la vente des livres scolaires, rejoints par quelques chefs d'établissements du moyen et du secondaire a compliqué la situation, explique M. Bousmaha, directeur du Centre de wilaya de diffusion de la documentation pédagogique (CWRDDP). Face à cette situation, les parents d'élèves, surtout ceux du chef-lieu de wilaya, n'avaient d'autre choix que de recourir au siège du Centre de diffusion de la documentation pédagogique de Sidi Bel-Abbès, qui, quotidiennement, est pris d'assaut par des centaines de personnes en quête des manuels scolaires, créant ainsi une véritable anarchie et une tumultueuse cohue dans l'ex-rue Mogador, a-t-on encore constaté. "Malgré l'assurance des responsables centraux et locaux sur la disponibilité des livres, à ce jour nos enfants n'ont pas encore eu leurs manuels", déplore, Ahmed, père d'un collégien, incriminant les directeurs des établissements pour leur refus d'assurer cette mission. Devant le point de vente du CWRDDP, de nombreuses mères de famille attendaient aussi leur tour, impatientes de rentrer chez elle pour s'occuper des tâches ménagères. "Outre les tâches ménagères, nous sommes obligées de pointer chaque jour de bonne heure devant ce centre pour l'achat des livres scolaires et c'est pénible pour nous de faire la chaîne", affirme Ouahiba, accusant à son tour "les responsables de la wilaya et de l'éducation qui auraient dû prendre les mesures qui s'imposent bien avant" la rentrée scolaire. "J'habite dans une ferme sise de l'autre côté de la ville et en l'absence de moyens de transport, j'arrive en retard et je suis obligée d'attendre mon tour au milieu de cette longue chaîne", se plaint Ouarda, une mère de deux enfants du primaire et du moyen. Le directeur local du Centre de diffusion de la documentation pédagogique charge, lui aussi, les chefs des établissements scolaires. "Cette situation a été provoquée par les directeurs des écoles primaires, à travers leurs syndicats respectifs qui refusent de vendre les manuels scolaires aux élèves", dit-il par téléphone, expliquant toutefois que "les chefs d'établissement considèrent que la vente des livres n'est pas de leur ressort". Et d'ajouter : "Le recours à cette alternative ne suffit pas et elle est pénible, non seulement pour les parents d'élèves, mais pour tout le monde." Ce pourquoi et "pour alléger cette pression, plus d'une vingtaine de librairies, réparties à travers les communes de la wilaya, ont été agréées pour assurer la vente des manuels scolaires, au prix affiché sur la couverture et désigné dans le contrat liant les deux parties", a rappelé notre interlocuteur, qui se voulait rassurant quant à la disponibilité, en quantités suffisantes, de ces manuels.