Au 31 juillet, 965 cas de morsures ont été enregistrés dans la wilaya de Aïn Témouchent, provoquant une sérieuse alerte au sein des responsables locaux du secteur de la santé. La situation épidémiologique dans la wilaya de Aïn Témouchent a connu une hausse sensible des cas de morsures animales, durant les sept premiers mois de l'année en cours, comparativement aux années précédentes, a révélé Dr Dib Ismaïl, chef de service de prévention épidémiologique et de médecine de travail (Semep), auprès de la direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Aïn Témouchent. Ce dernier a indiqué que les services sanitaires de la wilaya ont enregistré lors de la période indiquée plus haut 965 personnes qui ont été exposées à une agression de la part des animaux errants. Un chiffre qu'il a considéré comme élevé en comparaison avec les années précédentes. "Lors de l'année 2020, nous avons enregistré durant toute l'année 904 cas de morsures des animaux errants (chiens, chats...). Cette année, au 31 juillet, 965 cas de morsures ont été déjà enregistrés. Ainsi, à cinq mois de la fin de l'année, ce chiffre est considéré beaucoup plus important par rapport à toute l'année écoulée", a-t-il précisé. Un indice qui confirme cette courbe ascendante enregistrée à travers les différentes communes. Il va sans dire que parmi les communes qui ont enregistré les cas de morsures figurent aux premières loges celles rattachées à la circonscription sanitaire de Aïn Témouchent, chef-lieu de wilaya, à l'image de Sidi Ben Adda, Aïn Kihal et Aïn Tolba avec un nombre global de morsures de 373 cas. Quant à la circonscription d'El-Amria, l'on a enregistré au cours de la même période 193 cas, Béni Saf 209 cas, Hammam Bou-Hadjar 50 cas de morsures de chiens, dont les propriétaires sont identifiés et 66 cas de chiens errants et 54 cas de morsures de chats errants. Face à cette situation inquiétante, Dr Dib a appelé les responsables concernés des communes à jouer pleinement le rôle qui leur est dévolu en matière de lutte contre les animaux errants et revoir la méthode d'abattage. De leur côté, les services de l'inspection vétérinaire de la direction des services agricoles de la wilaya de Aïn Témouchent ont tracé un programme dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la rage qui a coïncidé avec le 28 septembre, sous le slogan "La rage, une réalité sans crainte". Le programme prévoit des campagnes de sensibilisation pour mettre en évidence l'importance de la vaccination antirabique avec le lancement d'une vaste opération à travers l'ensemble des daïras, en coordination avec les bureaux sanitaires, selon les déclarations de Moussaoui Saïd, inspecteur principal vétérinaire à la direction des services agricoles de la wilaya. "Selon ce slogan, on veut prévenir les citoyens sur cette maladie, comment elle se propage et la prévention. La chose essentielle c'est d'avoir une population animale domestique vaccinée. Car lorsqu'on a une population animale vaccinée, il n'y aura aucune contamination. C'est le thème abordé cette année lors de cette campagne de sensibilisation. Nous avons tracé un programme spécial dont une large campagne de vaccination antirabique dans toutes les daïras, avec la mobilisation des équipes vétérinaires ambulantes en coordination avec les bureaux d'hygiène intercommunaux (BHIC)", a-t-il indiqué, appelant les citoyens possédant des animaux domestiques à se rapprocher de ces services pour les vacciner. L'éradication des meutes de chiens, qui représentent un danger réel, notamment à la tombée de la nuit et à l'aube, a toujours constitué le casse-tête chinois face à l'insuffisance des munitions dans le cadre de l'abattage des chiens errants. Toutefois, cette question a déjà fait l'objet d'une réflexion chez les spécialistes qui ne semblent pas épouser cette manière d'agir. Le débat a été lancé au niveau de la commune sur un projet portant réalisation d'une fourrière communale pour la capture des chiens errants. Et pour cause, le mode de lutte contre les chiens errants tel qu'il est appliqué actuellement est obsolète, puisqu'il n'a pas porté ses fruits, et le mieux serait de réaliser à très court terme une fourrière canine municipale avec un mode d'exploitation et d'organisation adéquate.