Outre cette "dégradation" du climat des libertés et l'"isolement" du pays sur le plan international, la situation socioéconomique n'est pas en reste et "l'inquiétude s'installe durablement", a fait remarquer le RCD. La situation générale du pays connaît une dégradation à tous les niveaux et tous les clignotants sont au rouge. C'est en gros le message qui se dégage du communiqué sanctionnant la réunion du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui s'est tenue, jeudi 23 décembre, au siège national du parti, à Alger. "Abordant le volet des libertés, les membres de la direction nationale alertent sur la dégradation inquiétante de la situation où plus de 300 citoyens algériens sont arbitrairement mis en prison pour avoir revendiqué un changement pacifique dans le pays", a déploré le parti de Mohcine Belabbas. Et de poursuivre : "Les abus sont au quotidien et les atteintes massives aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles et collectives valent d'inscrire désormais l'Algérie dans un Guinness des violations flagrantes des conventions internationales des droits et, de surcroît, de la loi fondamentale du pays. Un constat qui contraste avec les assurances et les dénégations de l'instance Lazhari." Commentant, à nouveau, les dernières élections locales, qualifiées de "farce électorale", celles-ci ne sont, aux yeux du RCD, qu'"une tentative chimérique de restauration d'un régime dangereux pour le pays, son unité et son intégrité". "Le discrédit et l'illégitimité des institutions qu'il a bâties contre la volonté de l'immense majorité des populations ne sont qu'un boulet de plus dans toute tentative de résoudre la crise multidimensionnelle qui frappe le pays", a-t-il estimé. Plus grave encore, cette dégradation de la situation des libertés s'est accompagnée, selon le RCD, d'un "isolement sans précédent du pays sur la scène internationale". "Ce n'est pas une visite en Tunisie chèrement payée et qui vit sous un régime d'exception qui pourra briser cette mise au ban", a-t-il estimé. Outre cette "dégradation" du climat des libertés et l'"isolement" du pays sur le plan international, la situation socioéconomique n'est pas en reste et "l'inquiétude s'installe durablement", a fait remarquer le RCD. Ajoutant : "La jeunesse est foncièrement livrée au chômage massif et à la harga" et "la dégradation du pouvoir d'achat des ménages menace fortement la cohésion sociale", installant, du coup, "l'angoisse dans l'écrasante majorité des foyers algériens". "C'est dans cette extrême détresse et fermeture que le pouvoir, naviguant à vue, feint de faire miroiter une mythique relance industrielle à travers l'organisation d'une conférence nationale, alors qu'aucun cap n'est perceptible sous des indicateurs macroéconomiques des plus défavorables", a déploré le parti démocrate. Une nouvelle fois, le RCD a sévèrement critiqué la loi de finances pour 2022 qui, à ses yeux, est "antisociale, imposée dans une phase contre-révolutionnaire pour le maintien d'un système rejeté par des millions d'Algériennes et d'Algériens". Selon le parti de Mohcine Belabbas, les effets "dommageables" de cette loi "assécheront davantage le peu d'économies des familles" et certains paramètres économiques – déficit budgétaire abyssal, balance des paiements chancelante, tarissement des sources de financement, perspectives économiques incertaines et difficiles... – augurent des "lendemains difficiles pour l'écrasante majorité des Algériens".