En réaction à l'interdiction du «nikab» dans les salles de cours, des étudiants proches du courant Islamiste aidés par des dizaines de «Salafistes» ont bloqué la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités à la Manouba, empêchant la tenue des cours avant de séquestrer le doyen de la faculté et 30 enseignants durant plusieurs heures. «L'autorisation du port du «nikab» à l'université, la mise en place des lieux des prières et la séparation des garçons et des filles» telles sont les principales revendications des protestataires. En effet, auparavant, le régime de Ben Ali a interdit l'ensemble des signes ostentatoires religieux dans les écoles. Après la «révolution», les responsables ont fermé l'œil sur le port du foulard, du hidjab, de la barbe, mais uniquement en récréation. Cet état de fait n'a pas plu aux Islamistes qui exigent des responsables de l'université d'accepter non seulement le voile intégral, le «nikab» ainsi que la mise en place des espaces pour l'accomplissement des prières et la séparation entre les garçons et filles. Au même moment des dizaines de barbus et de femmes en «niqab», étrangers à la faculté scandaient «Allah ou Akbar» sous les fenêtres du doyen. A l'extérieur, des véhicules conduits par des «barbus» approvisionnent les manifestants à l'intérieur de la faculté, en couvertures, matelas et en produits alimentaires. Parmi les contestataires, des extras-étudiants vêtus en kamis, calotte et pantalons à mi-mollet ainsi que des filles voilées, gantées, certaines recouvertes du niqab ont pris possession du bâtiment de la direction de la faculté. «Nous réclamons une salle de prières dans l'enceinte de la fac et le droit pour les filles en niqab de passer leurs examens et d'assister aux cours», ont déclaré les protestants. Certains revendiquent la suppression de la mixité et la fermeture de la buvette. Des incidents similaires ont eu lieu en Tunisie. Des «Salafistes » avaient envahi la faculté des Lettres de Sousse (est) pour une autre histoire de «niqab». A Gabès, des étudiants ont tenté d'imposer la non-mixité à la cantine scolaire de l'université.