Pour détruire la Syrie, des pays occidentaux, d'autres pas si occidentaux que cela, dont la Turquie et les monarchies du Golfe, ont joué avec le feu, attisant le conflit syrien par des positions politiques qui créent des situations inconciliables. Un pays comme la France est allé jusqu'à fermer les yeux sur des départs au djihad de ses propres ressortissants d'origine arabe et même des Français de souche, se voyant subir, des mois plus tard, un ressac chaotique avec un phénomène de menaces terroristes endogènes, une sorte de riposte-représailles à l'esprit va-t-en guerre français. La Turquie, trop embourbée dans le conflit syrien, engagée corps et âme avec les Américains, a payé chèrement le regain d'amour avec Israël, alors qu'Erdogan savait pertinemment qu'il doit une plus grande popularité auprès de ses compatriotes à ses positions souverainistes et de principe vis-à-vis de l'occupant israélien. Tentative de renversement d'origine kémaliste ou intra-islamiste ? Complexes sont alors aujourd'hui les dessous du coup d'Etat qui vient d'avorter. Malgré le départ de Sarkozy qui misait à fond sur la carte mondialiste pour anéantir l'esprit gaulliste, la gauche française, initiatrice de cette politique avec Mitterrand, ne veut pas se laisser distancer par la néodroite, et investit dans cet hégémonisme occidental en France pour rester au pouvoir. Le prix ? La situation que nous voyons avec son lot de terreur et ses effets néfastes sur le moral des Français et tout autant sur le monde occidental qui a toujours fait de la France une destination touristique de rêve. La crise économique aidant, le chômage, l'exclusion économique des émigrés et tant d'autres déboires à l'actif de l'actuel gouvernement. Ça va mal, à vrai dire. Et puis cette Europe qui vacille sous la volonté de départ de la Perfide Albion, une Europe qui, après avoir été poussée par ces mêmes Britanniques à intégrer tous les pays du Vieux Continent, y compris la Turquie, se voit désavouée par l'insulaire Grande-Bretagne que même le cordon de la Manche (le fameux tunnel) ne retient plus dans l'Union, laissant la France et l'Allemagne, grandes artisanes de l'Europe, face à deux «Frontex» ingérables. Le monde va mal, car les intérêts des puissants guident les appétits et infléchissent les positions de principe, forçant les concessions des suiveurs, annihilant l'espoir chez les plus faibles alors poussés à leurs plus extrêmes retranchements et devenant, à l'occasion, les nouveaux monstres de ce siècle inquiétant. L'horreur devient alors un innommable spectacle que les uns veulent mettre en exergue pour «se victimiser», que les autres entendent ignorer parce qu'on a choisi, durant longtemps, d'ignorer leurs souffrances. Pourtant, devant les culpabilités conjuguées et celles confrontées, on ne peut que s'incliner à la mémoire des innocents, hommes, enfants, femmes et vieillards qui succombent sur les autels de l'horreur et de la manipulation. N'est-il pas temps que tous les intégrismes, ceux de la démocratie et ceux de la religion, laissent la place à la sagesse de la civilisation humaine, celle qui mesure le caractère précieux de la vie quelle que soit son origine et sa couleur ? Et l'Algérie au milieu de cette cohue ? Elle se profile comme un sage souvent entendu et, hélas !, pas encore écouté, elle qui a appelé, mûre de son expérience de l'épreuve, de la lutte antiterroriste et de la réconciliation, par la voix de son président, Abdelaziz Bouteflika, à un développement partagé comme stratégie globale de promotion durable de la paix et de la stabilité dans le monde.