Décidément, on ne s'arrêtera pas. Rabah Madjer fait face à une grogne depuis sa nomination à la tête de l'équipe nationale de football. Une nomination qui continue de susciter les réactions de la part de ceux qui écartent les premières réalisations pour étouffer le nouveau staff technique. Pourquoi ces interviews ? Pourquoi ces déclarations et pourquoi cherche-t-on à faire parler ceux qui jouissent lorsqu'on évoque la persistance d'un malaise dans la maison des Verts ? Or, depuis sa nomination, l'accueil se fait frais, et le staff marque des points par son silence. Il aura compris que c'est la seule manière qui le fera avancer dans son grand chantier. On a appris que ses amis et ses adversaires, ceux qui se sont avant fâchés avec lui, se réconcilient pour le bien de l'équipe nationale. Une autre tranche signe et persiste comme s'il s'agit d'une campagne qui vise à le mettre à genoux et à jeter l'éponge. Hier encore, après l'incident né lors de la conférence de presse, des joueurs se sont exprimés, et ont rassuré le sélectionneur. Ils le disent tout haut, «nous aimons son style, nous commençons à retrouver nos marques et son discours nous plait, donc nous mobilise. C'est un travail fou qui attend le staff qui reste très attentif, et nous ferons tout pour que ce qui s'est passé ne soit qu'un très mauvais souvenir pour les Algériens et pour nous d'ailleurs... Nous savons que nombreux sont les journalistes qui n'aiment pas l'équipe nationale, c'est dommage, nous ne sommes pas des étrangers ni au pays si sur le terrain. Ce que nous voulons, c'est de rebâtir ce que nous avons détruit. Nous sommes conscients mais rater le Mondial est l'une des pires leçons que nous retenons. Tout le monde le sait, tout le monde connaît les raisons, le changement des entraîneurs, la mésentente entre les joueurs, le climat, c'est pour tout ça que le moral n'y était pas pour aller cueillir les victoires. Il y a eu la pression de supporters, des médias de nos familles, c'est un peu tout cela. Dans le stade, c'est plus grave, on a l'impression que nous sommes surveillés comme ceux qui viennent piquer quelque chose. Ils oublient qui sommes-nous, c'est du moins l'impression que nous avons. Nous insulter, c'est mortel pour un joueur. Madjer avait réagi à la conférence de presse parce qu'il ne pouvait pas supporter. C'est trop, je vous assure que c'est énorme pour nous. Maintenant nous sommes engagés à défendre nos couleurs, remonter la pente et à nous installer parmi les grands clubs africains. Seulement, que la presse soit de notre côté, tout comme les supporters», racontent les joueurs dans différents médias. Hier encore, Mahrez s'est aussi exprimé dans une interview accordée à SFR Sport, sur l'élimination de l'équipe nationale au Mondial-2018 en Russie. Pour lui, tout comme ses collègues, c'est la déception, une grande déception. «Je pense que notre instabilité au sein de l'équipe est un problème, on a changé beaucoup de coaches, on n'a pas eu cette stabilité qu'ont les grandes équipes. La stabilité c'est très important, ça forge le groupe et le pays. Quand vous savez que vous avez un grand coach, une grande équipe, vous êtes stable, vous travailliez depuis longtemps, forcément les résultats viennent d'eux-mêmes. On n'a pas eu ça depuis deux ans maintenant, on a changé beaucoup d'entraîneurs et ça n'a pas été facile pour nous. Cependant, on ne va pas se mentir, nous aussi nous n'avons pas été à la hauteur. En tout cas, c'est une grande déception pour nous, le pays et pour tous les Algériens. On va essayer de se reprendre pour la prochaine CAN.» Evoquant son sélectionneur algérien, il dira «j'ai de bons rapports avec Madjer. On se connaît et on s'est rencontrés déjà auparavant, avant qu'il ne soit sélectionneur. Maintenant, on a réussi un succès avec lui en plus d'un match nul. Je pense que ça s'améliore en attendant de progresser. Il faut du temps pour travailler. En plus, Madjer est un grand joueur. C'est une star en Algérie, Afrique ou même en Europe, donc il connaît son travail.» Pour ce qui est de l'incident, il dira, «sincèrement, je ne m'attendais pas à ça. En Algérie, les journalistes sont très difficiles et souvent, ils sont contre la sélection. C'est pour cela que je comprends sa réaction», a déclaré l'ailier des Foxes. Les marches à monter sont encore nombreuses pour atteindre le niveau de satisfaction voulu. Mais l'optimisme reste de rigueur.