Dans un discours prononcé à l'occasion de la célébration du 14 juillet, Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie a mis en exergue les relations algéro-françaises dont il se dit réjoui tant par l'ampleur des échanges en matière de coopération que par l'écriture d'une page nouvelle entre les deux pays, et ce, en dépit d'un passé douloureux. Dans ce contexte, le diplomate a cité en exemple les propos du président français Emmanuel Macron qui avait confié «ne pas être otage du passé». La génération Macron et celle qui suivent « sont légitimes pour s'estimer libérées. C'est même, peut-être, leur devoir historique. Car s'il n'est jamais question d'oublier notre passé commun, à la fois passionnel et tumultueux, l'heure est peut-être venue de faire de notre histoire partagée une force.», a estimé l'ambassadeur français avant d'enchaîner : «Pas à pas, nous voulons «contribuer à ce que nos cultures et nos langues dialoguent toujours davantage, pour qu'Algériens et Français, en particulier les jeunes générations, apprennent ou réapprennent à parler ensemble, parce qu'il n'y a de richesses que celles des hommes, et qu'ils ont tant à partager. «Il faut aller à un dialogue qui devrait être reconduit dans tous les domaines, que ce soit en matière de coopération économique, culturelle ou sportive». Cette coopération incitant à «porter au loin notre regard » mais qui ne devrait pas occulter «notre histoire». Faisant référence au 14 juillet, date importante pour l'histoire de France, l'ambassadeur français a estimé qu'elle fut «à l'époque un temps de rassemblement, au-delà des divergences politiques qui agitaient le pays. Ce sont dans ces moments-là que s'est bâtie l'unité de la France apaisée, et c'est la raison pour laquelle cela a du sens que nous soyons réunis en ce jour.» Entre autres faits historiques, le diplomate français avait également rappelé la participation des régiments et des zouaves algériens à la première guerre mondiale et les 3000 morts qu'ils laissèrent sur le champ de bataille pour la France. «Cela nous ne pouvons l'oublier», a-t-il renchéri. Sur le plan religieux, Xavier Driencourt a fait remarquer que l'année 2018 constitue également «le cent cinquantenaire de la fondation, en 1868, de la mission des Pères Blancs par Monseigneur Lavigerie, alors archevêque d'Alger. Je crois que cela fut un des beaux moments de l'histoire française en Algérie, car il portait une idée de dialogue entre les cultures : des prêtres catholiques, qui parlaient arabe, portaient la gandoura et le burnous, venant tenir des dispensaires et des écoles. Ils appartiennent à l'histoire de l'Algérie et aujourd'hui encore, nombreux en Afrique, et de 35 nationalités différentes, ils font pour le développement, le dialogue et l'œcuménisme.»