L'affaire Djamel Beghal rebondie de manière quelque peu orthodoxe, près de deux décennies après que la justice algérienne ait vainement tentée de le faire extrader, par les autorités françaises. Pour appartenance à un groupe terroriste, en l'occurrence le sinistre «Groupe Islamiste Armé», plus communément désigné sous le sigle GIA, l'accusé de nationalité algérienne réfugié en France avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle par contumace, pour appartenance à un groupe terroriste. L'Algérie avait fait les démarches règlementaires pour obtenir son extradition, en vain, étant donné que la justice française arguait que son extradition n'était pas possible au motif que Djamel Beghal disposait de la nationalité française. La condamnation du présumé terroriste par contumace par le Tribunal criminel d'Alger à 20 ans de réclusion le 16 février 2003. Les autorités judiciaires du pays d'adoption de Beghal ont même refusé de prendre en compte les faits reprochés par l'Algérie, pour les inclure à charge, durant son jugement sur le sol français, conformément selon les accords judiciaires existants entre les deux pays, croit savoir la source le quotidien «Les débats» qui précise que la doléance de la justice algérienne est restée sans suite. Le guide spirituel, ou le mentor des auteurs de plusieurs attentats a été déchu de sa nationalité française en 2006, à la suite de plusieurs condamnations de la justice de son pays d'accueil. A l'expiration dimanche dernier de sa dernière peine, les autorités françaises ont déployé de gros moyens au plan diplomatique, pour se débarrasser d'un individu qu'elles jugent dangereux pour l'extrader vers l'Algérie, afin d'être jugé enfin pour «appartenance à un groupe terroriste» responsable de la mort de plusieurs dizaines de milliers de morts. Son avocat tente par tous les subterfuges juridiques à éviter à son client une extradition vers l'Algérie. L'avocat du terroriste n'hésite pas à remettre en cause les «méthodes de l'antiterrorisme à la française», qualifiant l'affaire de «désastre judiciaire», parce que Djamel Beghal aurait été jugé «au pays de Voltaire (…) pour ses idées et pour sa foi religieuse et non pas pour des faits», écrit Algérie Patriotique. Le terroriste aurait été remis à la justice algérienne lundi dernier à en croire des sources médiatiques généralement crédibles. Cette affaire n'aurait rien d'extraordinaire pour un détenu qui vient de terminer sa peine en France, sauf que l'ex-détenu, redevient prévenu, et qu'il retrouve sa nationalité d'origine. Les autorités françaises conscientes du danger que pourrait personnifier Djamel Beghal, celui qui est reconnu comme le mentor des frères Kouachi, également celui qui est le planificateur de l'attentat de Charlie Hebdo, et de la boucherie de Vincennes, préfèrent passer à l'Algérie la patate chaude, autrement dit, extrader la menace permanente d'un potentiel danger pour sa sécurité intérieure. L'embarras pour l'Algérie serait cette jurisprudence en gestation concernant 450 détenus radicalisés qui finiront de purger leur peine d'emprisonnement d'ici la fin de l'année 2018.