S'exprimant, mercredi dernier à Alger, à l'occasion de la célébration par le parti du Front de libération nationale (FLN), du 60e anniversaire de création du GPRA, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a souligné que la diplomatie menée par le GPRA était une diplomatie révolutionnaire, «mais elle avait, en même temps, les caractéristiques de la diplomatie moderne, en ce sens où elle était basée sur une évaluation minutieuse des objectifs et des moyens et une gestion efficace et efficiente de l'équation (faible-fort) dans la lutte contre les forces coloniales et le positionnement dans la balance des forces au niveau international.» Cette diplomatie qui a habilité l'Algérie à devenir «un acteur influent» dans la défense des principes fondateurs de la justice et de la stabilité, a permis, selon Messahel «l'élaboration d'une approche claire et le développement et la mise en œuvre de la politique extérieure de l'Algérie indépendante», et ce, outre «l'approche stratégique qui a permis à l'Algérie d'être et de rester, encore aujourd'hui, un acteur influent dans la défense des principes fondateurs de la justice et de la stabilité et la cohérence de l'ordre international, en particulier le principe du droit des peuples à l'autodétermination» ainsi que «la politique de formation qui a permis l'émergence d'une véritable école de diplomatie nationale». Cela dit, la mise en place du GPRA, le 19 septembre 1958, qui a été «un impératif» avec l'évolution de la lutte de libération nationale et l'accroissement de «son écho» au plan international à la faveur de l'émergence de courants d'opinion «favorables» à l'indépendance de l'Algérie, découlait, selon le ministre, de l'infaillible volonté à faire face à l'hostilité et à l'intransigeance du colonialisme et à ses tentatives d'imposer une pseudo solution dans un cadre français. Doter l'Algérie combattante d'un organe gouvernemental ayant des prérogatives d'Etat et jouissant d'une reconnaissance et d'une personnalité internationales, fut ainsi une nécessité avec le parachèvement de l'édifice institutionnel, issu du Congrès de la Soummam (20 août 1956), selon les explications du ministre qui a estimé que «ces caractéristiques lui ont permis de mettre en évidence le caractère indéniablement international du conflit entre notre pays et la France coloniale, et partant, battre en brèche la thèse fallacieuse de problème interne français». Aussi, la création du GPRA a-t-elle enterré définitivement la politique de négation de la Révolution du peuple algérien, de son identité et de ses représentants, dans la mesure où elle a permis également «d'affirmer que la cause de la lutte de libération nationale n'était que pour le recouvrement de l'Etat et la souveraineté nationaux à travers la préservation de l'unité du peuple algérien et son intégrité territoriale, conformément à la Déclaration du 1er novembre 1954».