L'Algérie est-elle à l'abri d'une nouvelle déflagration financière que redoutent les experts de la finance internationale, ainsi que le Fonds monétaire international à leur tête, selon ce qui ressort des diagnostiques faits par Christine Lagarde, dans le rapport sur la stabilité financière censée régir les institutions financières de la planète ? Apparemment non, mais il faut s'attendre à des dégâts collatéraux. L'Algérie a un système financier fermé, et administré, dans lequel les banques étrangères n'ont que peu de participation dans les investissements du secteur productif et où le secteur privé, dans le même temps que le secteur public, dépendent à plus de 80% des ressources financières que leur octroi le Trésor public, sinon les banques publiques pour s'approvisionner en équipements, et en matières premières. L'Algérie n'étant pas dans la même configuration que les pays capitalistes et les pays émergeants croulants sous le poids de la dette publique et de celle de leurs entreprises, pourrait, si les précautions sont prises, logiquement amortir le choc externe d'une crise financière mondiale, déjà par l'absence d'un échéancier de remboursement d'une dette intérieure quasiment nulle. Protéger l'économie algérienne nécessiterait obligatoirement une vérification par la Banque Centrale au niveau des banques de droit algérien, si le niveau de leurs fonds propres bancaires est respecté, ne serait-ce que par mesure prudentielle, pas seulement, car parallèlement, il va falloir donner un véritable arrêt aux fuites de capitaux, pour mettre en place un climat des affaires correspondant aux immenses potentialités de croissance de l'économie algérienne. Il n'est pas normal que dans la note de conjoncture de la Banque d'Algérie relative à l'année 2017, que «les tendances monétaires et financières au second trimestre 2017 dévoileraient un recul de la croissance de l'investissement et de l'activité économique nationale, et le maintien, voire l'expansion, et in fine de la demande intérieure brute». Donc, plus de rigueur s'impose. Christine Lagarde avertie qu'il est primordial, «de constituer des réserves de change suffisantes, mais aussi de les utiliser à bon escient» pour faire face aux risques d'un retour des mêmes ingrédients responsables de la dernière crise des subprimes de 2007, ou antérieurement de la crise qui avait donné plus de liberté aux marchés financiers par les grandes puissances économiques à l'origine des dérèglementations des parités monétaires, qui ne reconnaissaient plus l'or comme étalon de référence. Il était dès lors, permis aux Bourses de spéculer en constituant des bulles fictives. Le FMI qui n'a pas l'habitude de s'alarmer pour des clopinettes lorsqu'il s'agit de préserver l'ordre financier mondial, indique dans son rapport à la suite de la guerre commerciale qui a déjà fait chuter la croissance économique chinoise à 6,5% au troisième trimestre 2018, sa plus faible performance depuis que les Etats-Unis, remettent en cause les accords commerciaux entre les deux pays, le Brexit, et la dégradation des relations avec l'Allemagne, fait dire à sa directrice : «Qu'il faut conjuguer les efforts pour réparer le système commercial mondial, pas le détruire», ce qui semble illusoire au regard de l'aggravation de la crise qui ne plaide guère pour la stabilité, ni pour des relations équitables entre les différents pays. La guerre des monnaies qu'irriguent les inévitables fluctuations conjoncturelles, la menace d'une nouvelle baisse des cours du pétrole, en dessous des 40 dollars, puis l'autre point noir de l'économie mondiale qu'est le creusement de la dette de la majorité des pays à la recherche d'une hypothétique croissance, favorisant l'endettement des ménages, et la nouvelle politique protectionniste des puissances économiques, conduiraient vers un krach à plus ou moins court ou moyen termes.