Les prix du pétrole viennent de dégringoler après avoir culminé à leur plus haut niveau depuis quatre ans, ce qui fait craindre pour les pays exportateurs un désenchantement fâcheux, semblable à celui vécu en 2014, lorsque la production dépassait de loin les besoins du marché. C'est à Dubaï, que producteurs vont se réunir pour s'entretenir de l'éventualité de restrictions de l'offre, à la suite de la baisse inquiétante constatée sur les marchés pétroliers, ces jours derniers. Les cours du pétrole ont chuté de 20%. Après avoir pourtant culminé, début octobre, à leur plus haut niveau depuis quatre ans, ils ont ensuite chuté de près de 20% en un mois après un bond de la production chez quelques grands pays producteurs, et la crainte d'une baisse de la demande en considération des stocks virtuels, et de la mise en application des sanctions économiques par les Américains contre l'Iran. La détermination des Iraniens de résister aux pressions des Américains en menaçant de faire baisser l'offre mondiale, et pas conséquent de faire grimper les prix, n'ont pas eu d'impact sur le marché. Il était convenu dans la perspective des sanctions américaines, que Moscou et Ryad, deux des trois plus grands producteurs mondiaux, avaient amendé en juin leur accord de limitation de la production, accord pris avec les autres pays de l'OPEP, pour pouvoir compenser la défection iranienne, en se donnant la possibilité d'extraire plus, et compenser la baisse des exportations pétrolières iraniennes en perspective. Les Iraniens, pour contourner l'embargo, ont la ferme intention de vendre leur pétrole sur le marché parallèle, en direction principalement de la Chine, cette option combinée avec les accélérations des productions du pétrole de schiste par les Etats-Unis, avec pour finalité de parvenir à une saturation des stocks, malgré des signes de ralentissement de la demande pour faire chuter les prix. L'opinion publique occidentale ne s'était pas faite prier pour manifester au président américain Donald Trump leurs désapprobations en lui imputant les remontées du prix du pétrole. Selon certains analystes, les positions spéculatives se sont accrues et les investisseurs pariant sur une baisse de la production de l'Organisation, et d'une baisse des extractions du pétrole non conventionnel sont en train de remettre en cause leurs analyses. Les Etats membres de l'Opep et les pays exportateurs associés à l'organisation sont majoritairement «favorables» à une réduction de l'offre mondiale de brut, a déclaré hier le ministre omanais du Pétrole, Mohammed ben Hamad al Roumhi. «Beaucoup d'entre nous partagent ce point de vue», a déclaré le ministre qui s'exprimait à Abou Dhabi à l'occasion de la réunion du comité ministériel conjoint de surveillance OPEP/non-OPEP (JMMC) écrit l'APS hier 11 novembre. Dans l'un de ses derniers rapports le cartel Opep et ses partenaires, dont la Russie, ont renouvelé, fin novembre 2017, et ce, jusqu'à fin 2018 un accord de baisse de la production, qui vise à rééquilibrer le marché mondial. Dans son dernier rapport, l'Organisation a indiqué qu'en 2018, la production de brut de l'Opep devrait atteindre 33,2 mb/j, un chiffre supérieur aux niveaux de production de cette année (32,8 mb/j), mais moins qu'anticipé jusqu'alors. Pour rappel, la production de brut de l'organisation a baissé en novembre 2017, selon le rapport qui précise que les quatorze pays du cartel ont pompé un total de 32,45 mbj en novembre, soit 133.000 barils par jour de moins qu'en octobre.