Les exportations des produits agricoles sont sujettes à une réglementation intraitable de la part des pays clients. Tout est passé à la loupe afin de s'assurer de la conformité des produits selon les normes internationales, autrement, les marchandises ne sont pas réceptionnées, et c'est l'inévitable reflux avec ses lots de pertes pour l'exportateur. On est loin du laxisme du marché algérien qui fait la passe sur le respect du calibrage, de la traçabilité, de l'emballage, ainsi que de la surveillance des produits d'épandage de certains pesticides par ailleurs interdits. La surveillance phytosanitaire par des laboratoires crédibles concerne aussi, outre les denrées alimentaires pour la consommation animale d'élevage, également les maladies animales susceptibles d'être transmises à l'homme, et représenter une menace épidémiologique ou pandémique pour la santé publique. Dans cette catégorie intéressant la santé animale sont inclues les viandes d'origine sauvage. L'Algérie est en principe bien armée en moyens techniques et scientifiques pour faire face durant les étapes de diagnostiques comme détecter les maladies réputées transmissibles et dangereuses à la consommation humaine ou animale, y compris en ce qui a trait aux zoonoses. L'Institut national de la médecine vétérinaire (INMV) dont les compétences ne sauraient être aucunement mises en doute s'occupe des missions qui lui sont assignées et dispose des outils logistiques pour faire les contrôles nécessaires à l'import comme à l'export des marchandises, donc elle ne peut être mise en cause dans les refoulements des marchandises en juillet dernier par certains pays européens, ou autres, pour non-conformité aux normes internationales. A présent que cette question des refoulements des exportations des produits agricoles refait surface et est traitée lors de la plénière de l'Assemblée nationale, suite d'une interrogation orale faite par le député Khemri Beldia, il apparaît qu'on essaie de noyer le poisson dans son eau, du côté du Premier ministère qui affirme dans sa réponse au parlementaire : «Que les informations relayées par les médias étaient erronées et inexactes», dès lors, que ce sont des responsables dûment accrédités qui ont fourni moult détails, sur les mésaventures des produits exportés durant le premier trimestre 2018, précisant que «les reflux de dattes, et de pommes de terre exportées par l'Algérie vers le Canada et la Russie est la cause du non-respect de la chaîne de froid par l'opérateur. Dans ce sens, le responsable au ministère de l'Agriculture avait fait savoir que les notifications à cet effet n'ont toujours pas été reçues. Il expliqua, par la même occasion, que les dernières investigations ont conclue du non-respect de la chaîne du froid par un exportateur «n'ayant pas utilisé des containers frigorifiques, ce qui a provoqué la multiplication de nombre d'insectes dans les dattes exportées», a-t-il ajouté. Pour ce qui est de la quantité refoulée, le responsable a précisé qu'elle concerne une cargaison de 18 tonnes de dattes exportées vers le Canada entre septembre et octobre 2017. Il a ajouté que des contrôles des laboratoires nationaux ont été effectués. Des contrôles, qui selon lui, ont démontré le respect des normes phytosanitaires, par contre, le même porte-parole du ministère de l'Agriculture a précisé que le refoulement par le Canada a été ordonné «pour cause de non-traitement du bois d'emballage, et non pour des raisons phytosanitaires», contrairement à ce qui s'est passé après novembre 2017, où pas moins de 36 exportateurs ont vu leurs produits maraîchers bloqués par les services algériens, après contrôle, pour non-respect des normes phytosanitaires.