La JS Saoura sauve ses meubles et se qualifie pour la première fois en phase de poules de la Ligue des champions d'Afrique. En dépit de sa défaite en déplacement au Maroc face à l'IR Tanger (1-0), la JSS a réussi à passer au tour suivant, lors de la manche retour des 16es de finale disputée ce dimanche 23 décembre 2019 sur la pelouse du grand stade de Tanger. Cela s'est passé sans les supporters de ce club algérien lesquels devaient accompagner leur équipe à bord d'un vol affrété à l'occasion. Mais les autorités marocaines ont refusé à cet appareil le survol de leur espace aérien. Mais au-delà de cette victoire tant attendue, il y a des faits qui mériteraient d'être soulevés. Non seulement côté Saoura mais aussi côté des clubs qui affrontent des équipes adversaires hors territoire national. Nous avons tous vu, ce dimanche, le comportement agressif de quelques joueurs de la Saoura qui voulaient s'imposer par un comportement qui n'honore pas notre football mais aussi l'image de la nation qui cherche à véhiculer le caractère culturel et sportif des joueurs. Des avertissements et même un carton rouge a été brandit contre le milieu de terrain Adel Bouchiba à la 75e minute. Voilà ce qui dénote ce caractère qui efface le titre d'ambassadeur du football national hors territoire. Aujourd'hui, pour paraphraser Jacques Séguéla, «ne dîtes pas à ma mère que je suis dans le football, elle me croirait pianiste...» La restauration de notre image, c'est la priorité des priorités. Et ça passe par l'équipe de football, car c'est note vitrine. Mais il ne faut pas croire que les résultats effaceront tout. Dire que quelques victoires seront suffisantes, c'est se tromper lourdement. La manière est vitale. Il faut une équipe joueuse, de la fraternité, des rapports simples avec l'entraîneur et avec les supporters : «Quand on exerce son autorité sur un joueur... le joueur joue mieux et a un meilleur comportement. Son image progresse. La popularité se dégage du terrain, par un comportement sportif qui fait passer le beau message du football algérien, un joueur respectueux de l'arbitre et reconnaissant les fautes commises est aussi un beau message... le reste c'est au staff présent sur le terrain de réagir auprès de la CAF ou de la FIFA. Le joueur est là pour faire du beau spectacle et laisser après la rencontre une excellente marque non seulement individuelle mais celle du football national. Ce qui s'est passé, hier, était loin de ressembler au jeu développé par le NAHD. Il est intéressant de faire de cette image un outil de communication des plus modernes et ce pour dégager une notoriété que tout le monde cherche à construire sur les terrains de football. Ainsi, Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques et auteur de plusieurs livres sur le football (1), disait «chaque nation est représentée par son équipe de football. Quelque part, le prestige d'un pays se mesure également à la qualité de son équipe et au parcours de celle-ci. Par ailleurs, dans la mesure où les symboles sont très forts, il peut y avoir des rapprochements ou des affrontements qui viennent se superposer sur un match de football.» Voilà, un objectif qui devrait être travaillé par les directions des clubs, notamment lorsque leurs équipes évoluent à l'extérieur. La JS Saoura est certes une équipe qui ne cesse de surprendre par son jeu, sa compétitivité, ses phases de jeux, elle est certainement passée à côté de cet objectif. Les moments d'agressivités manifestés ne lui feront pas du bien au contraire. Chaque partie a son rôle à jouer dans un match de football. Nos stades sont souvent pris au piège par des actes de violences, dont la source vient souvent du terrain ou de quelques joueurs, qui n'ont encore rien compris et se laissent aller contre l'adversaire pour l'avoir bousculé ou touché à l'épaule pour se tenir la tête ensuite. Fort heureusement que des références existent, ou des équipes se montrent plus intelligentes et évitent de répondre à la provocation adverse. Le moment sportif est trop important dans la vie du joueur pour se laisser emballer facilement par une provocation. Le football reste un ambassadeur, même s'il se joue en short. L'Essentiel est dans cet écusson sur son maillot aux couleurs algériennes qui se trouve du côté du cœur. Cela est très important et qu'il faudrait juste répondre à cette intensité. C'est donc important de considérer cette sortie comme une réelle opportunité pour démontrer qu'elle peut réussir à être la référence des équipes de football.