Intervenant au Forum du journal «El Moudjahid», le conseiller auprès du ministère de l'Intérieur M. Abdelkader Zarg Erras a indiqué que la lutte contre la migration clandestine, plus connue chez nous de «Harga», nécessitait l'implication de tous les secteurs. Le gouvernement réfléchit à une proposition relative à la création d'une instance nationale qui sera en chargée de suivre d'une façon permanente ce dossier. «Le traitement de ce dossier doit se faire dans un cadre institutionnel renfermant tous les secteurs et intervenants concernés avec l'implication des associations actives», a-t-il fait savoir A ce titre, le même responsable a fait état de «l'installation, la semaine en cours, d'une commission conjointe entre le ministère de l'Intérieur et les représentants de la société civile en vue d'enrichir le projet de loi relatif aux associations (en cours d'élaboration) afin de promouvoir le rôle des associations», qui doivent, souligne-t-il, contribuer à la lutte contre les différents fléaux auxquels sont confrontés les jeunes Algériens, notamment la harga». Le responsable a rappelé également certaines questions abordées lors du Forum, se focalisant sur «les modes de sensibilisation des jeunes aux dangers de ce phénomène en se basant sur les réseaux sociaux devenus de nos jours première source d'information et moyen de tentation pour cette catégorie de la société». Certains responsables de la société civile qui ont participé à ce forum trouvent que la criminalisation du phénomène de harga n'est pas le meilleur moyen pour changer la vision des jeunes. Il faudrait, plutôt, les accompagner et prendre en charge leurs préoccupations à travers la création de conseils régionaux et nationaux». Un ex-président d'une organisation non-gouvernementale a indiqué qu'il faudrait inclure les 14 mille associations nationales et 85 mille associations locales, les considérants comme «principal acteur à même de contribuer à l'accompagnement des politiques du Gouvernement orientées notamment vers les jeunes, tout en faisant face au différents fléaux rongeant la société». Les dirigeants de la société civile voient les choses autrement La création d'instance nationale pour suivre le dossier de la migration clandestine est certes un pas en avant mais ne réglera pas complètement le problème, ont indiqué les responsables la société civile. Les personnes que nous avons interrogés trouvent que le mal est trop profond. Nos interlocuteurs trouvent que les mesures prises jusqu'ici par le gouvernement n'ont pas dissuadé les Algériens à abandonné les tentatives de l'immigration clandestine plus connue chez nous de «harga». Les «fatwas» des «Chouyoukhs», les prêches des Imams et les propositions de l'octroi de logement n'ont pas convaincu les candidats à l'immigration clandestine de renoncer à leur projet. Les responsables de la société civile ont indiqué qu'il n'est pas logique de rester les bras croisés alors que des dizaines d'Algériens prennent, presque quotidiennement, les barques de la mort. Ces derniers trouvent que le seul moyen de mettre fin à ce phénomène consiste de mettre à la disposition des Algériens ce qu'ils cherchent ailleurs. «Ceux qui disent que les candidats à l'immigration clandestine se comptent sur les doigts de la main se trompent énormément. Aujourd'hui, quatre Algériens sur cinq ne rêvent que de rejoindre l'Europe. Notre question à M. Ait Zaouche qui a répondu ce qui suit : «Les Algériens ne demandent pas la lune mais des moyens pour vivre en paix. Tout d'abord, il faut que l'Etat prévoit des indemnités pour ceux qui n'ont aucun revenu et qui sont à la recherche d'un emploi. En second, il faut aider cette catégorie de personne à se loger, s'acquitter de leur charges mensuelles et de les accompagner socialement jusqu'à ce qu'elles trouvent du travail pour qu'elles puissent subvenir à ses besoins. «D'une pierre plusieurs coups, ces mesures dissuaderont les Algériens à ne pas tenter de chercher ailleurs ce qu'ils ont dans leurs pays. De convaincre la majorité des citoyens que leur avenir est en Algérie et non pas à l'étranger. Nos interlocuteurs ont également ajouté que le phénomène de la migration clandestine ne touche pas uniquement les sans ressources. «Aujourd'hui, des cadres et même des médecins souhaitent quitter le pays pour d'autres cieux. Nous ne parlons pas d'une dizaine de cas mais des centaines pour ne pas dire des milliers», ont-ils fait savoir. Ce sont ces raisons qui nous poussent aujourd'hui à tirer la sonnette d'alarme, ont-ils conclu.