Dans un courrier daté du 1er février, Bility annonce à ses supérieurs qu'il renonce à deux de ses fonctions, président de la Commission d'organisation du championnat d'Afrique des nations (CHAN), et membre du Comité d'urgence de la CAF, en tirant à boulet rouge sur le Malgache qu'il accuse d'abus de pouvoir et d'autoritarisme. «Je ne peux plus supporter le fait de travailler à ces postes face aux lubies et aux caprices d'un président qui, je pense, est en train de diriger cette noble institution dans la mauvaise direction.» Le pourrissement du climat qui règne actuellement sous le règne du Malgache Ahmed Ahmed, président de la CAF est ainsi dénoncé par le Libérien Musa Bility, pourtant un des soutiens inconditionnés de l'ancien patron de la CAF. Que s'est-il donc passé ? Le Libérien est connu pour être l'homme le plus dérangeant de l'ancien président Issa Hayatou, et le revoilà de nouveau gardant toujours son franc parlé. C'est lui qui ouvre le feu sur ce qui se trame dans le comité exécutif de l'instance du football continental que dirige aujourd'hui Ahmed Ahmed depuis deux ans. Saura-t-il revenir expliquer cette démission et prévoir les prochaines qui s'annonceraient pour les mois à venir ? Ce qui est évident c'est qu'il semble faire face depuis son élection à un ciel qui s'assombrit, il fait face à un premier cas de dissidence au sein du comité exécutif et pas des moindres puisque la fonction de Musa Bility n'est autre que le président de la Commission d'organisation du championnat d'Afrique des nations CHAN, et membre du Comité d'urgence de la CAF. Selon plusieurs médias étrangers, cette démission, il l'impute à la ‘‘gestion'' du président de la CAF, Ahmad Ahmad. Il s'exprime sans retenue, il veut faire comprendre au monde sportif africain que la situation au sein de la CAF ne cesse de dégénérer. «Je pense que nous sommes dans une situation pire qu'il y a deux ans». Dans une lettre adressée au patron de la CAF, le 1er février. Il n'hésite pas à accuser sa gestion d'abus de pouvoir, et d'user des mêmes pratiques que son prédécesseur, en mentionnant : «L'ironie dans tout ça, c'est que c'est la raison pour laquelle nous nous sommes battus pour que les choses changent». Et d'ajouter : «Le pouvoir exécutif de la CAF est conféré au comité exécutif (CE). En d'autres termes, vous ne pouvez pas assumer des prérogatives que vous n'avez pas. Chaque décision du président de la CAF doit être approuvée par le comité exécutif. Or, ce n'est clairement pas le cas actuellement», Ahmad Ahmad active et décide sans se référer aux membres du CE. Plus cruelle encore, il fait rappeler dans sa lettre le scénario mis en scène par le président de la CAF lors du retrait de la CAN-2019 au Cameroun, le 30 novembre dernier, la «décision n'a jamais été prise par le CE de la CAF». «J'ai été stupéfait de constater que le président (de la CAF, ndlr) en avait encore après moi par rapport à mes déclarations qui n'épousaient pas les siennes», a-t-il précisé. Et de conclure : «Je ne peux plus supporter le fait de travailler à ces postes face aux lubies et aux caprices d'un président qui, je pense, est en train de diriger cette noble institution dans la mauvaise direction». Musa Bility termine sa lettre en accusant Ahmad Ahmad de l'avoir écarté de la dernière réunion sur le CHAN et de celle du comité d'urgence de la CAF, le poussant donc à adresser cette missive au patron de la CAF, accompagnée de sa démission. «J'espère que ma démission servira de réveil afin que nous restions fermes et que nous assurions que la CAF soit dirigée comme il faut, en accord avec les statuts, de manière à apporter un réel changement au football africain. C'étaient nos lignes directrices lors de notre quête de changement. Ne laissons pas notre mission et notre vision détournée en plein vol», conclu-t-il.
