A quelques jours du lancement de la 2ème session de la rentrée de la formation professionnelle programmée pour le 24 février prochain, formateurs et administrateurs appréhendent ce rendez-vous en termes de nouvelles inscriptions. C'est qu'à ce jour, malgré les annonces et les appels des gestionnaires de ce secteur, les candidats à la formation ne se bousculent pas au portillon. C'est comme si les jeunes en âge d'être formé ont la certitude que le diplôme ponctuant leur formation ne servirait à rien. D'autres parlent d'aller grossir les rangs des chômeurs ou pour offrir leur savoir à bas prix, à des opérateurs économiques privés nationaux ou européens après avoir affronté les dangers de la harga. Les uns comme les autres ont enregistré la dernière déclaration du ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels, Mohamed Mebarki. Ce dernier s'est limité à préciser que «toutes les dispositions ont été prises pour la réussite de cette 2ème session». La réalité du terrain est tout autre en termes d'inscription. A trois jours du lancement de la 2ème session, on en est, à peine, à 50% du nombre de nouveaux apprenants attendus. Et pourtant, ce ne sont pas les établissements publics et privés de la formation professionnelle qui manquent. Le même ministre l'a bien souligné en affirmant que «…plus de 280.000 nouvelles places seront mises à la disposition des stagiaires à l'occasion de la rentrée du 24 février 2019. Ce qui portera à 630.000 le nombre global de stagiaires». Faisant référence aux infrastructures de base, il a estimé «que le secteur a été renforcé par la réception de 89 centres de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA), 51 instituts nationaux spécialisés de formation professionnelle () et 11 instituts d'enseignement professionnel (IEP), le recrutement de 2.000 formateurs pour les nouvelles spécialités et l'ouverture de 600 postes budgétaires pour l'encadrement de 40 établissements de formation, s'ajoutant ainsi aux 1.255 déjà fonctionnels, portant leur nombre à 1.295». Néanmoins, le ministre n'a pas abordé la question de la qualification professionnelle et la vie active des jeunes. Cela lui aurait permis de mieux comprendre pourquoi, malgré les grandes potentialités dont il dispose, son secteur enregistre chaque année d'importantes baisses des inscriptions dans la formation professionnelle. La démarche lui aurait permis également de mieux cerner la coopération entre les promoteurs d'entreprises privées, de s'informer des réalités du marché du travail et des besoins en main d'œuvre. Dans sa dernière déclaration à l'APS, Mohamed Mébarki n'a fait qu'effleurer le sujet en précisant que : «Les diplômés du secteur de l'enseignement et de la formation professionnels disposent d'une meilleure insertion sur le marché du travail, compte tenu du fait que leurs spécialités sont très sollicitées par les entreprises du secteur économique…». Le ministre a, d'autre part, appelé les centres de formation privés à respecter les cahiers des charges qui leur sont imposés et à se conformer à la réglementation en vigueur. Dans le milieu des diplômés du secteur de l'enseignement et de la formation professionnels, la question du poste d'emploi est la grande préoccupation. C'est qu'actuellement, les administrations ne sont plus en mesure d'absorber les dizaines de milliers de diplômés que, déversent chaque année les différents établissements et centres d'apprentissage sur le marché de l'emploi. C'est dire qu'il faut être aveugle pour ne pas voir que notre système d'enseignement et de formation professionnels marche avec des béquilles. D'où cette autre question que posent enseignants, formateurs et apprenants en matière de lacunes. Les uns et les autres font le parallèle entre d'un côté le monde du travail très faible et de l'autre, celui de l'enseignement et de la formation professionnels fort en capacités d'accueil. «la question ne doit pas être ignorée. Au contraire, elle doit figurer au titre des priorités. D'autant que depuis la libéralisation de notre économie suivie de la dissolution des EPE, il y a une inadéquation entre l'offre d'emploi et la demande de formation», ont-ils estimé.