Quatre-vingt-onze diplômés en pharmacie ayant déposé leur dossier de demande d'agrément en 2003 ont vu mercredi dernier, leur rêve d'ouverture d'une officine pharmaceutique sur tout le territoire de la wilaya de Annaba se matérialiser. Sur ce nombre, trente-trois absents ou ayant préféré l'immigration vers d'autres pays ont été exclus des sites d'implantations. Cette performance réalisée tant en termes de nombre d'agréments d'ouvertures attribués que les sites retenus pour leurs implantations et de postes de travail créés est à mettre à l'actif de l'actuel Directeur de la Santé, de la Population (DSP) le Dr Nacer Damech. Elle a fait le bonheur des nouveaux pharmaciens des deux sexes concernés. Ces derniers désespéraient voir leur rêve se matérialiser après quinzaine années d'attente et démarches auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière constamment en perte de vitesse. Ce qui est un secret de Polichinelle du fait que les populations n'étaient plus satisfaites des actions du système sanitaire et des résultats. Dans le lot, il y a la filière pharmaceutique en totale stagnation. Elle pourrait s'ébrouer grâce à la démarche du Dr Nacer Damech. Il a permis à 58 nouveaux pharmaciens de Annaba de sortir la tête de l'eau en ouvrant leur officine respective là où le besoin se faisait sentir. C'est-à-dire dans les nouvelles cités à forte concentration de population telles que celles de Dra Erich (53.000 habitants) ou Kalitoussa (7.000 habitants) et bien d'autres. Installé à ce poste depuis un peu plus d'une année, le DSP de Annaba a mis en place une stratégie. Elle a contribué à stabiliser plusieurs filières de la santé et à hisser au rang des plus performantes celle pharmaceutique. Il faut dire que ce praticien de la première heure est présent dans toutes les manifestations de la recherche scientifique celles relevant du domaine thérapeutique comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, l'oncologie, l'immunologie, et les maladies infectieuses avec les vaccins. Ce nouvel acquis dans le monde pharmaceutique local permettra, d'une certaine manière aux acteurs de la filière, de travailler à l'assainir de sorte à satisfaire les besoins des citoyens et, en même temps, mettre la pharmacie au service de la population. Selon des sources concordantes, le problème qui se pose est beaucoup plus le dysfonctionnement au niveau des structures chargées du contrôle de la chaîne des médicaments. Il est question d'acteurs qui s'y sont incrustés et qui interviennent dans le réseau de la distribution au vu et au su de tout le monde. Il y a aussi les textes qui encadrent la profession de pharmacien et le médicament lui-même. Selon nos sources, ces textes n'ont pas été réactualisés malgré les nombreux appels des professionnels. Est-ce à dire que l'initiative du DSP de Annaba permettant l'ouverture de 58 officines est en mesure de faire des émules et mettra un terme à l'incompréhension et à la mauvaise communication ? Ce que confirment les opérations de contrôle des officines pharmaceutiques. Celles-ci sont régulièrement visitées par les inspecteurs et ce, même si ils ne sont pas suffisants pour faire autant de travail comme l'aurait souhaité le ministère. Il y a également le laboratoire national de contrôle de qualité. Il fait des descentes dans des officines de pharmacie et contrôle ce qui se passe. Et à ce niveau, il n'y a pas eu d'alertes sérieuses sur le fait que les pharmaciens algériens font du n'importe quoi. Il faut préciser que c'est l'Etat qui supervise le contrôle des pharmacies. Dans la démarche unique en son genre à travers le pays, en décidant de l'ouverture d'un nombre aussi important d'officines qui plus est dans des contrées lointaines, le Dr Damèche a voulu renforcer cette filière. Il l'a fait d'un commun accord avec l'Ordre des pharmaciens. Ces deux principaux acteurs de la filière, ont pris la décision d'encourager les pharmaciens à aller s'installer dans les zones rurales. Du côté des pharmaciens, l'on estime que la démarche doit être accompagnée de mesures incitatives ne serait-ce que sur le plan fiscal, pour accompagner les pharmaciens.