Aller vers la transition politique devient une nécessité technique, c'est ce qu'a indiqué, substantiellement l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale(APN), Abdelaziz Ziari. Selon lui, cette démarche est une solution pour que le pays sorte de la crise politique actuelle visant ainsi à maintenir le fonctionnement institutionnel de l'Etat. «Une manière de garantir les engagements de l'Algérie vis-à-vis de ses partenaires étrangers». Il a de même précisé que la phase de transition politique «a débuté à partir de la décision de l'annulation voire le report de l'élection présidentielle». Intervenant hier à l'émission «L'Invité de la rédaction» de la Chaîne III, M. Abdelaziz Ziari, a assuré qu'il y a une rupture réelle entre dirigeants et dirigées exprimée à travers les revendications du peuple dans la rue. Il a ajouté en ce sens que l'armée algérienne a été obligée comme d'habitude de s'exprimer devant une telle situation, là où l'institution militaire «la colonne vertébrale de tout Etat», à prendre position de côté du peuple « ce qui est à son honneur ». S'exprimant sur les manifestations populaires qui ont émaillé le pays au cours des dernières semaines, l'intervenant observe que la Constitution n'a pas prévu une telle situation où l'on se trouve mouvement populaire qualifié de maturité et de vigilance. «La Constitution algérienne telle qu'elle est n'a pas prévu une situation, là où on se trouve devant une insurrection citoyenne» a-t-il ajouté, en précisant que l'indifférence ou le caractère inédit de ces mouvements populaires par rapport à ce qui se passe dans d'autre pays, n'a pas été suffisamment bien appréciée par le gouvernement en place. L'ex-président de l'APN, observe que la période de transition, telle qu'elle est définie par la Constitution, est insuffisante pour mettre en place des mécanismes nécessaires pour que la population algérien puissent s'exprimer non plus par la voix de la rue mais plutôt de désigner leur représentants dans des conditions ou il n y a aucun doute sur l'intégrité et la réalité des résultats. Autrement dit, des mécanismes à travers lesquelles le gouvernement gagne de nouveau la confiance du peuple. Par ailleurs, de cette période transitoire, il dit ne pas croire qu'elle soit suffisante pour installer une instance crédible chargée d'organiser les prochaines élections, afin que le peuple ait la garantie que ceux qui vont le représenter soient vraiment porteurs de ses revendications. Puisque, relève M. Ziari, nous parlons d'un changement de système, le défi consistera à inaugurer un nouveau mode de gouvernance, sur la base d'un équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, des réformes revendiquées dont il rappelle qu'elles ont été proposées dès 2012.C'est, regrette-t-il, parce que les réformes profondes «qui auraient dû se faire dans l'appareil d'Etat» n'ont pas eu lieu, que le pays a abouti à la situation délicate dans laquelle il se trouve présentement.