A Béjaïa où nous l'avions rencontré, il faisait tranquillement ses emplettes. Alain Michel, l'entraîneur du MO Béjaïa, interpellé par les supporters encore en fête après la victoire réalisée la vielle sur leur terrain face au Paradou AC 1-0, continuait à afficher le même sourire que nous lui connaissons. Alain Michel, on est heureux après ce résultat face au PAC qui vous a battu par 3-0 lors du match aller à Bologhine, ce fut aussi une sorte de revanche, n'est-ce pas ? Alain Michel : Oui elle fut aussi une revanche, bien jouée d'ailleurs. Ce qui compte, aujourd'hui pour vous, c'est cette délivrance acquise sur votre terrain et devant les supporters du MOB. Poursuivre sur ce rythme pour arracher des victoires, nous allons y travailler pour confirmer... On aurait souhaité éviter ce calvaire, si on était au centre du classement, mais bon. Etre au bas du classement, attraper la corde et remonter, c'est aussi un peu le destin du club, notamment après une coupure de trois semaines, ce qui n'était pas fait pour arranger les choses... Il y avait ce premier pari à gagner, reste la suite. Vous savez, l'objectif premier est d'abord de veiller à l'application du respect de notre jeu à travers une solidarité de tous autour du club. Nous avons fait un grand pas dans cette grande bataille du maintien. Il nous reste encore du travail, cette équipe va s'exprimer sur le terrain parce qu'elle doit gagner les trois matchs qui ne seront pas du gâteau. Il faut y aller, tout donner. Il y a le CR Belouizdad, l'Entente de Sétif et les autres qui sont des équipes de gros calibre. Cela nous pousse à avoir un coefficient de gagner. Le MOB n'est-il donc pas gâté ? Vous savez, toute la saison, malgré les problèmes qui ont secoué notre club, on n'est pas mort. On jouera et on se défoncera pour gagner le maintien. Nous avons les capacités. Notre objectif, faire que le club s'accroche en Ligue 1... Mais pour réussir, il faudrait aussi faire référence aux différentes programmations qui étaient chaotiques. Ce n'est pas si simple de se préparer et de tenir un rythme footballistique, parce qu'il ne faudrait pas que cette confiance placée en vous devienne ensuite une insuffisance. Mais le travail s'exprime sur le terrain... C'est clair, le football est une aventure humaine. Etre leader, il faut être tout le temps à côté de ses joueurs, les comprendre, puis après, faire son bilan, passer à une sélection des meilleurs joueurs, c'est une autre histoire. Pour l'heure, c'est tout faire pour être prêts pour les prochains matchs, et les joueurs sont psychologiquement prêts à ces aventures. Ils ont trouvé leurs repères, c'est déjà le point de départ. Ensuite, il faut aller chercher ces victoires qui plomberont le MOB en Ligue 1 ? Un mot sur la communication avec vos joueurs… J'ai des joueurs francophones, cela ne pose aucun problème sur ce plan. Le plus important, c'est de dire ‘ouf' le 26 mai au soir, on devra fêter la conséquence de nos efforts et se promettre d'éviter les erreurs du passé. Alain Michel restera-t-il au MOB ? Pour le moment, tout va bien, il y a une excellente entente. Je suis bien, on verra plus tard. Pour moi, c'est la réussite du club qui m'importe le plus, c'est à cela que je pense le plus. Béjaïa voyait en vous le sauveur. Je ne sais pas, mais sachez que ce n'était pas aussi une promenade sur le terrain. On devait gagner ce match, il était pour nous tous, celui de la dernière chance, et en plus, on avait en face une équipe du PAC expérimentée, qui, elle aussi, a besoin des trois points pour prétendre au titre... C'est vous dire que la partie n'était pas gagnée d'avance, d'autant plus qu'il fallait jouer la plus cruelle carte, prendre les trois points, se mettre à l'abris d'une mauvaise surprise à deux ou trois derniers matchs qui restent à jouer. Pour revenir à cette victoire qui enflamme les supporters de la région, sa préparation a été exceptionnelle ou alors vous l'avez abordé comme toutes les autres rencontres ? Pour être franc avec vous, trois semaines durant nous y avons travaillé, une manière de mobiliser de tester l'ensemble des joueurs et par la même faire oublier à tous le match face à l'ASAM qui jouait tout comme nous, le maintien en Ligue 1... C'était la 26e journée, il y avait un huis clos qui n'avait pas été respecté. Il y avait l'expulsion de notre gardien de buts à la 90e minute et pour quel motif ? «Perte de temps». Le score était de 1-1, ce qui était dur à accepter... L'égalisation de l'ASAM est intervenue dans les arrêts de jeu par Tiaiba, enfin, tout ça rentre dans l'histoire. Qu'en pense le staff de la dernière victoire ? Oublier les erreurs du passé, maintenir ce rythme, gagner les prochaines rencontres, tout en faisant preuve de réalisme et surtout de dynamisme... Les supporters, eux, nous disaient clairement qu'il ne faudrait pas perdre ce match. Les joueurs qui reçoivent une telle énergie, ont envie de se déchirer pour gagner, et ils ont réussi. Vous savez, c'est dure d'entendre cette exigence... Les joueurs voulaient cette réconciliation avec leur 12e membre. Ils avaient compris le message de leurs fidèles supporters. Que peut-on retenir de cette victoire ? Actuellement, l'essentiel est le maintien, et nous le méritons. Nous avons fait ce qu'il fallait et nous continuerons sur ce rythme parce que nous avons cette volonté d'aller plus loin. Un mot sur l'arbitrage... Je ne suis pas habitué à parler d'eux, mais je dirai que le niveau est généralement bon, par contre ce qui ne l'est pas, c'est l'environnement. Il y a beaucoup de chose à faire pour que les matchs évoluent dans de très bonnes conditions. Je terminerai par cette citation d'un confrère «la mère des joueurs n'est pas morte, elle est toujours vivante», donc il y aura des joueurs jeunes qui ont ou auront des capacités techniques de haut niveau. On va se séparer par une question concernant la CAN... C'est un très bon challenge pour les joueurs de talents. Certains n'ont pas assez joué, mais ils peuvent surprendre. L'Algérie a les moyens de réaliser un excellent parcours. Propos recueillis par H. Hichem