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Voyage dans l'histoire et les traditions urbaines
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 07 - 2019

Il est des villes qui ont été marquées à vie par une civilisation et une longue histoire. Elle a vécu dans les traditions anciennes et porte encore les stigmates de son passé.
La capitale d'Alger se résumait à la Casbah d'Alger, construite des siècles avant la colonisation française. Les palais qui se situent au bas de la ville témoignent de sa longue histoire agitée par la menace permanente des conquérants et des activités de ses habitants toujours affairés qui comme boutiquiers, qui comme marchands ambulants vendant à la criée.
Ses artisans lui ont donné un cachet particulier
Il s'agit d'artisans qui activent au quotidien pour répondre aux besoins d'une population nombreuse. Ils sont artisans de père en fils et s'installent par quartier. Là c'est des cordonniers alignés. On les voit travaillant différemment et avec les mêmes outils. A les observer, on remarque qu'ils sont tout le temps occupés toute la journée, ils ont tapé sur les pièces de cuir pour les assembler, tiré le fil avec l'alène, taillé des pièces de cuir selon les dimensions exigées. Et les mêmes opérations sont rejetées chaque jour par chacun, il y en a près d'une vingtaine. Et la rue des cordonniers était réservée exclusivement aux cordonniers. Plus loin, il y avait des dinandiers qui travaillaient le cuivre, le laiton pour la fabrication de divers objets d'art dont les plus courants étaient les plateaux ciselés pour l'obtention de divers motifs décoratifs divers. Le métier demande beaucoup d'habilité, parce qu'il s'agit d'obtenir des objets d'art dont tous les motifs doivent être harmonieusement disposés. Et que dire des coiffeurs pour qui on a réservé toutes sortes de coins. Les uns avaient leur boutique qui jamais ne désemplissait.
Chez le coiffeur, on venait non pas seulement se faire raser ou couper les cheveux, mais pour discuter de tout ; actualité, événements, disputes, mariages, divorces, quelquefois le coiffeur n'avait pas le temps de coiffer quand le sujet était passionnant. Pour prendre part au débat, il fallait avoir le verbe facile : c'était à une époque où des normes langagières étaient imposées. Il fallait respecter les formules rituelles pour prendre la parole ou pour terminer – rien à voir avec le langage vulgaire d'aujourd'hui qui peut tourner à la bagarre. C'est pourquoi la Casbah avait ses chanteurs, ses poètes, ses maîtres du verbe souvenons-nous de Himoud Brahimi, né à la Casbah, plus connu sous le nom de Momo avec qui on n'avait pas le droit de divaguer. Il parlait dans un langage académique et tenait en strict respect des traditions langagières.
On rencontrait partout des coiffeurs qui s'installaient parfois à même le sol. Ceux qui venaient à eux, très nombreux, demandaient la coupe à ras, tant il s'agissait de pauvres gens qui n'avaient pas les moyens de prendre soin de leurs cheveux. Il y avait aussi des objets de poterie non fabriqués sur place. On les apportait de l'intérieur du pays grâce à des revendeurs qui les revendaient à des prix abordables, sur la voie publique ou dans des échoppes banalisées. Les habitants avaient besoin d'ustensiles en terre, à usage domestique comme les marmites, les bols, gargoulettes, plats de dimensions diverses. Il faut rappeler que chez les gens de ces temps anciens, on mangeait tous dans le même plat.
La Casbah, c'est d'abord une histoire, et des histoires
C'est des histoires de recettes culinaires qui remontent à une époque lointaine. Tous les plats ont une histoire : dolma, lemtouam, chtitha, chorba hamra, chorba bidha servies à manger dans les gargottes très nombreuses à l'époque pour les étrangers à la Casbah, dans tous les foyers pour les habitants des lieux. Il y avait de petits locaux montés en matériaux de fortune pour confectionner et vendre des beignets cuits dans l'huile. Ses cafés étaient renommés et fréquentés par les mêmes personnes. C'était généralement des cafés orchestres. On faisait venir des chanteurs qui animaient des soirées, accompagnés d'un orchestre. Le café portait le nom de son propriétaire qui veillait à sa bonne renommée. L'orchestre qui accompagnait le chanteur devait obligatoirement avoir un flutiste et un percussionniste, généralement joueur de derbouka en plus du violoniste.
A la Casbah, les musiciens se sont formés sur les lieux au contact des aînés. Lorsqu'on avait le don de musicien, on le devenait facilement grâce aux musiciens en exercice. Des traditions musicales s'étaient installées d'elle-même à la Casbah. Un enfant de la Casbah a même été pris en charge par des musiciens anglais de passage à la Casbah ; ils l'ont emmené en Angleterre et lui ont fait faire des plus grandes écoles de musique moderne ; il s'agit d'Iguerbouchène devenu grand musicien. Les Anglais l'avaient remarqué comme ayant des qualités certaines pour la musique. El Anka, lui-même, est devenu chanteur musicien en s'inspirant d'un plus ancien que lui à la Casbah. Des lieux chargés d'histoire Ce sont des lieux où chacun se rendait pour des besoins vitaux comme les fontaines.
Mais la particularité à la Casbah, la fontaine n'est pas comme toutes les autres. Elle porte un nom qui lui sied bien, c'est un nom de personnage célèbre de la Casbah ou d'ailleurs. Il y avait du charme et il y avait de la vie : 200 fontaines alimentées par des nappes souterraines qui se trouvaient au Fort l'Empereur, et l'eau arrivait au moyen de canalisations aménagées jusqu'à chacune de ces sources. Ainsi, il y avait de l'eau partout et les gens pouvaient venir s'approvisionner en ce liquide précieux à une source qui se trouvait la plus proche de son domicile-Zoudj Eyoun a fonctionné jusqu'aux premières années de l'indépendance à la Basse Casbah, très exactement en contrebas du Palais de Socgéma. La fontaine a toujours été un lieu de rencontre de gens qui se connaissent et qui y viennent pour échanger, s'informer sur les dernières nouvelles.
C'était un lieu de convivialité. On connaît aussi sans l'avoir visité le palais du Dey, merveilleux à l'intérieur au point de recevoir beaucoup de touristes d'avant les années quatre-vingt-dix. Il y avait toujours quelqu'un pour recevoir et expliquer quand, pourquoi et comment il a été construit pour servir de résidence et de lieu de réunion pour le Dey, représentant de la puissance turque chargé de gouverner avec la collaboration des Beys de chaque région d'Algérie. Contrairement à ce que l'on peut penser, un Dey était choisi arbitrairement sans aucun critère de niveau. On raconte qu'un jour les soldats turcs sont descendus à la rue Bab Azzoun, pour prospecter et trouver le meilleur pour remplacer le Dey à qui on avait coupé la tête. Leur choix s'est porté sur un cordonnier qui travaillait à même le sol. Il n'avait pas intérêt à refuser. La rue Nefissa est appelée ainsi parce qu'à côté il y avait le château et les tombes des deux princesses éponymes de la rue.
Djamaa Ketchaoua est une mosquée construite au milieu d'un vert pâturage, vert parce qu'il devait être arrosé par l'eau d'une source. Ketchaoua est une appellation turque qui veut dire pâturage pour les chèvres. Djamaa lihoud se comprend très bien, comme djamaa Nsara. Mais on ne sait pas l'origine de Soustara. Et à la lisière de la Casbah il y avait une petite école dont on peut comprendre l'appellation «Mcid Fateh», renommée en son temps et que d'écoles coraniques !


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