Les déboires financiers que vit depuis plusieurs mois la Société algérienne des foires et expositions (SAFEX), ne vont pas s'estomper d'aussitôt en raison du manque de financement et la hausse des prix des produits à l'exposition. Ce qui a entraîné, en conséquence, l'annulation pour la troisième année consécutive du salon «Auto-expo», l'une des plus importantes manifestations commerciales qui renflouent les caisses de cette société. Sans oublier, le recul considérable du nombre des exposants, cette année, en raison de la crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs mois, comme constaté durant la Foire internationale d'Alger (FIA) qui a enregistré un flux intermédiaire comparativement aux années précédentes. Ce qui a plombé ses recettes et a creusé l'écart entre les dépenses et les revenus, générant des frais supplémentaires supportés par le Trésor public, déjà déficitaire. A bout de souffle, la Direction de cette entreprise est à la lutte pour sa survie et demeure sensible et attentive à tous les changements politico-économiques qui ébranlent la scène politique, ces derniers mois. Les changements incessants opérés au niveau de plusieurs structures financières et économiques étatiques ainsi que les décisions brutales de la justice à l'égard de plusieurs hommes d'affaires, depuis quatre mois ont impacté indirectement l'évolution des variables financières de différents secteurs et établissements commerciaux à l'instar de la Safex qui fait face aujourd'hui à une difficulté financière importante dont les frais devront être assumés par le Trésor public. L'instabilité et l'incertitude paraissent de plus en plus croissantes en raison du manque de moyen de financement. La mise en stand-by de l'activité des usines d'assemblage de véhicules et celle des concessionnaires ont aggravé le malaise financier de cette société qui tirait autrefois des profits importants de la location des espaces d'expositions et des marges financières considérables dues aux transactions de vente des biens réalisées dans le cadre de la manifestation. La hausse des prix des véhicules commercialisés localement et l'incarcération des propriétaires de ces groupes industriels, à savoir, Mahieddine Tahkout et Mourad Oulmi figurent parmi les raisons qui ont motivé la décision de l'annulation du Salon mythique de l'automobile. Les mêmes raisons qui menacent aujourd'hui de récession la production nationale ainsi que la promotion et la commercialisation du produit local en interne et en externe. A défaut de financement, l'entretien et le maintien en marche de la Société algérienne des foires et expositions incombe aux caisses de l'Etat qui injectent des sommes importantes qui peuvent être évaluées à des millions de dinars. C'est une question de souveraineté économique. Vu les derniers résultats mitigés réalisés par cette entreprise, notamment, durant la Foire internationale d'Alger marquée principalement par l'absence d'un nombre important des exposants étrangers qui généraient, tant bien que mal, une valeur ajoutée notable sur le marché, notamment, en matière de devise. Après un passage à vide, durant la saison estivale, la Safex pourrait espérer à un rebond financier avec la rentrée sociale qui coïncidera avec l'organisation de plusieurs manifestations nationales et internationales. Ce qui reste relatif vu l'évolution de la situation politique du pays qui risque d'aggraver ou de paralyser l'activité économique qui en pâti déjà de la situation instable et incertaine du marché national.