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Une oasis de livres en plein désert
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 09 - 2019

Ouvrir une librairie dans le désert le plus aride du monde, dans le nord du Chili, c'est le défi un peu fou que s'est lancé un éditeur indépendant, il y a un peu moins de trois ans. Installée en bordure d'une oasis, la «Librairie du désert» est un espace culturel à part entière, où les visiteurs peuvent explorer toutes les facettes du désert d'Atacama.
Au bout d'un chemin de terre couleur ocre, un panneau en métal usé par le temps annonce : «Librería del desierto», en caractères d'imprimerie noirs sur fond jaune. À l'ombre des caroubiers et des chañares, des arbres typiques de la région, la petite librairie a des dimensions proches d'un container. L'espace a cependant été aménagé en s'inspirant de l'architecture locale : les murs extérieurs, par exemple, sont en adobe, de la terre crue mélangée à un peu de paille et séchée au soleil.
Certaines étagères sont faites de vieilles caisses de bois, et le toit en métal a été découpé dans des tonneaux, qui servaient autrefois à apporter des aliments à San Pedro de Atacama et aux autres villes et villages du désert. «Avant, San Pedro de Atacama était très isolée, donc les gens gardaient tout, même de vieux tonneaux en métal. Notre esthétique s'inspire de ça : on a récupéré près d'ici et recyclé des objets qui ne sont plus utilisés. Ils définissent l'identité de cet espace, explique Diego Álamos, le libraire. On a besoin de montrer, via le décor, l'histoire de ces lieux.»
Seule librairie à plus 300 kilomètres à la ronde
À la tête d'une petite maison d'édition indépendante à Santiago, ce Chilien de 39 ans a suivi sa femme jusque dans le désert d'Atacama, où elle a été nommée directrice d'un centre de recherches en archéologie et anthropologie. «Au début, j'ai essayé de poursuivre ce projet d'éditions, mais c'était compliqué, ce projet était plus lié à la grande ville, Santiago. Donc on a lancé les Éditions du désert», puis la librairie du même nom, se remémore-t-il, assis devant une tasse de café, à l'ombre des arbres de l'oasis de Solor, à 4 km de la ville touristique de San Pedro de Atacama. Un défi immense dans ce pays centralisé à l'extrême, où seulement une poignée de maisons d'édition sont installées hors de la capitale, et où «les imprimeries spécialisées dans les livres se trouvent à Santiago», rappelle l'éditeur, dont la librairie est aujourd'hui la seule à plus de 300 kilomètres à la ronde.
Sur les étagères et les présentoirs de la librairie, tous les genres et tous les thèmes ont leur place : classiques de la littérature chilienne, poésie, philosophie, développement personnel, livres pour enfants... «On a eu des livres chiliens traduits en français, mais ils ont été vendus très vite», précise Diego Álamos, dont la librairie accueille les touristes de passage, mais aussi des habitants de la région. Dans ce contexte, les stars de la librairie restent indéniablement les livres qui se rapportent au désert d'Atacama, et en particulier les publications des Éditions du désert. Un livre sur l'observation des étoiles et constellations à l'oeil nu : Bajo la noche de Atacama (Sous la nuit de l'Atacama) rappelle que ce désert offre les meilleures conditions au monde pour admirer le ciel.
Un autre ouvrage réunit ce qu'il reste de connaissances sur la langue kunza, autrefois parlée par le peuple autochtone atacamène. Enfin, Las lunas de Atacama (Les lunes de l'Atacama), écrit par une romancière de la région, Andrea Amosson, trône en bonne place. Il a remporté un Latino Book awards en 2017, prix réservé aux livres en langue espagnole ou portugaise, et décerné lors de la plus grande foire annuelle du livre aux États-Unis. «Il est en train d'être traduit en anglais, en français et en italien», annonce fièrement l'éditeur et libraire chilien.
Les volcans amoureux
«Je ne savais pas que des volcans pouvaient tomber amoureux», s'exclame Iris Cambo-Castillo, un recueil de mythes et légendes locales entre ses mains. Elle est née à Chuquicamata, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde, en plein désert d'Atacama, et après 52 ans passés en Allemagne, elle profite de quelques jours de vacances dans la région, avec sa fille. «Je trouve formidable l'idée de chercher à réveiller l'intérêt pour la littérature et pour la culture locale», s'enthousiasme la vieille dame en achetant le recueil. Avec une autre touriste de passage, elle visite brièvement le jardin, où pousse une variété de maïs de la région, irrigués par un système de canaux traditionnel. En toile de fond, on aperçoit le volcan Licancabur, «amoureux» du volcan Quimal, selon la légende atacamène.
«On s'apprête à publier d'autres livres, notamment un livre de photos de la région, précise Diego Álamos. On publie toujours des livres en lien avec l'Atacama, car c'est ce que recherchent nos visiteurs», ajoute celui qui vient d'ouvrir un point de vente en centre-ville de San Pedro de Atacama. Il y a quelques mois, il a aussi accueilli ici l'écrivain français Olivier Guez, prix Renaudot 2017 pour La disparition de Josef Mengele. Venu présenter son livre à San Pedro de Atacama, il a dormi dans la chambre d'hôtes de la librairie, située dans une grande maison d'architecte, juste derrière.


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