Le procureur de la République près la Cour de Aïn M'lila (Oum El Bouaghi) a placé quatre individus en détention provisoire dans l'affaire de l'hôpital de cette ville. Six autres personnes impliquées dans la même affaire ont bénéficié de la liberté provisoire dans l'attente qu'elles soient convoquées par le tribunal. L'affaire remonte au 25 août dernier lorsque un groupe de personne dont certains étaient barbus ont fait irruption dans le bureau du directeur, obligeant le premier responsable de cette structure à se lever de sa chaise et à quitter les lieux. (Voir notre édition du 29 août 2019). Le directeur qui a été embarqué dans le véhicule de la police n'a pas échappé aux injures des assaillants. L'un des membres du groupe s'est même permis de diffuser la scène sur les réseaux sociaux avant de s'adresser lui-même à l'opinion publique sur la même vidéo. Interrogé par une chaîne de télévision privée, le directeur de l'hôpital a ajouté qu'il a été mis à terre et aurait selon lui reçu plusieurs coups de pieds. A la suite d'une plainte déposée par la Direction de la santé, dix personnes ont été interpellées par les services de police de la Sûreté de Daïra de Aïn M'lila. Les mis en cause ont été présentés devant le Parquet du tribunal de la même ville. Quatre personnes identifiées sur la vidéo ont été placées en détention provisoire par le procureur de la République. Les individus écroués sont poursuivis pour agression et atteinte à la dignité d'un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions. Les six autres ont bénéficié de la liberté provisoire, à charge pour eux de répondre ultérieurement aux convocations du tribunal. Traumatisé par ce qui s'est passé, le directeur de l'hôpital a déposé un certificat médical et se trouve actuellement en congé de maladie. Cependant, l'information faisant état de l'interpellation des auteurs de l'agression sur la personne du directeur de l'hôpital, Slimane Amirat de Ain M'Lila, a été favorablement accueillie par la population de la paisible région de Oum El Bouaghi. Certains représentants de la société civile ont appelé les autorités du pays et à leur tête le ministère de la Santé, leur demandant à reconduire le directeur en question dans ses fonctions. «Cet état de fait est non seulement nécessaire mais redevient, en quelque sorte, une obligation afin que de telles anarchies ne se reproduisent plus. Nous sommes dans une république démocratique, l'Etat et le seul habilité à nommer, muter ou destituer un fonctionnaire», ont-ils indiqués.