Certains avaient cru qu'après un arrêt de 2 mois et la reprise début juillet 2019 de la production et la commercialisation des produits pétrochimiques, le complexe pétrochimique à Annaba «Fertial » était bon pour un bon redémarrage avec toujours les mêmes deux mêmes partenaires. D'autant qu'ils sont tous deux solides et compagnons de longue route dans le combat de la production, l'import et l'export de tout ce qui a trait aux produits pétrochimiques. Et quand on sait que ces derniers sont très demandés pour le développement de l'agriculture algérienne, il n'y a qu'à s'en féliciter... Et pourtant des hics, il y en a énormément. Le plus important est certainement celui résultant par les conséquences néfastes de la privatisation (dès 1995) mise en application par successivement Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Sans étude préalable d'impact économico-social, ces deux responsables avaient décidé de la privatisation de la totalité des entreprises. Les gros avantages étaient en faveur des opérateurs économiques étrangers y compris les assurances sociales et les opérations de départs volontaires. Moins de deux années après sa mise en branle par successivement les deux chefs du Gouvernement, la démarche portant annulation de la privatisation des entreprises algériennes s'avèrera hautement préjudiciable à l'économie algérienne avec un déficit net dès les premier mois de 400 milliards DA. Ce montant se situait uniquement au niveau du remboursement des départs volontaires. D'autres, toujours déboursés par l'Etat algérien suivront. Le seul droit reconnu au Gouvernement algérien, était de procéder au remboursement de l'intégralité des montants représentants les parts d'actifs au capital de chaque entreprise algérienne. A l'exemple de Sider rétrocédée à l'indien «Ispat» puis à ArcelorMittal. Il en avait fait son beurre quotidien. Tout autant que beaucoup d'autres mises à sa disposition dans le Bulletin des Appels d'Offres du Secteur de l'Energie des Groupes Sonatrach, Sonelgaz, Ferrovial, Fertial et bien d'autres. Ces groupes, généralement étrangers, avaient toute latitude d'y piocher à satiété des entreprises algériennes en difficultés et prétendre décrocher des parts d'actifs jusqu'à hauteur de 49%. Seule l'entreprise espagnole Fertial s'arrogea la plus grande part des actifs du capital de l'entreprise algérienne «Asmidal». Puis, il y a eu l'arrivée de l'opérateur économique algérien Ali Haddad. Il étendit ses ambitions à de nombreux autres secteurs dont celui de la pétrochimie. Il s'y arrogea 17% du capital social de Fertial avant de se désister quelques mois plus tard laissant derrière lui, une unité de production à l'arrêt et des comptes bancaires bloqués. C'était le 7 juillet dernier. Depuis, l'unanimité s'est faite autour des conséquences à l'origine des problèmes qu'il a avec la justice algérienne. Il n'est plus question pour l'heure de production pétrochimique ou autre. D'autant que Fertial a marqué plusieurs arrêts complets dont celui actuel de près de 2 mois. Les comptes bancaires du groupe sont à ce jour bloqués ainsi que leurs activités sur décision de justice. Pour l'heure, seule, Fertial sous l'impulsion d'un manager étranger donne l'impression d'activer en Algérie même si elle est handicapée d'une unité de production. C'était l'une des rares entreprises à même de réaliser un chiffre d'affaires conséquent en dehors des hydrocarbures et à se positionner en géant des fertilisants. Ce qui n'empêche pas Fertial de faire face, depuis quelques semaines, à d'énormes difficultés. Il reste qu'elle est, depuis le 11 mai dernier, à l'arrêt à la suite d'une forte explosion suivie d'un incendie à l'unité de production d'ammoniac à l'usine d'Annaba. Ce que confirment plusieurs sources. Il est reproché à Ali Haddad, un ensemble de démarches suspectes portant atteinte à l'économie nationale. Il s'agit, nous informe-t-on, d'importantes et successives opérations d'exportations de produits pétrochimiques. Ali Haddad aurait profité de ses solides relations avec les frères Bouteflika pour le décider en toute illégalité. On cite pour preuve, l'importante somme en devise qu'il portait sur lui au moment de son interpellation à la frontière algéro-tunisienne. Rappelons que le patron du groupe ETRHB, Ali Haddad est incarcéré pour de nombreux délits. Mais il n'y a pas que ce groupe qui fait face à une situation de blocage. Beaucoup d'autres comme ceux récupérés par leur ancien propriétaire respectif tels Sider, Ferrovial… sont constamment confrontés à des problèmes.