Peu cohérent avec la réalité socio-économique, le projet de loi de finances 2020 est sujet de confusion entre les différents ministères. Sauvegarder l'économie nationale et soutenir toutes les concentrations financières sont l'un des termes majeurs évoqués dans ce texte, remis en doute par plusieurs départements ministériels. Il faut estimer que la dernière décision annoncée par le Premier ministre Noureddine Bedoui n'était pas unanime étant donné que le ministre des Finances, Mohamed Loukal, contredit cette décision et affirme la poursuite de l'utilisation de la planche à billets jusqu'en 2022. Etant une alternative de finance importante. Le recours au financement non conventionnel a toujours été un sujet de discorde, mais qui ne constitue plus un principe cardinal du PLF, puisque le gouvernement ne l'a pas inclus dans son projet de loi de finances 2020. Un texte lu et approuvé par le Conseil des ministres. Cette décision ou position contradictoire s'ajoute à celle de la ministre de l'Environnement, Fatma Zohra Zerouati qui rejette la décision du retour de l'importation des véhicules d'occasion de moins de trois d'âge, pour le taux de pollution élevé. Toutes cette confusion à haut niveau expliquerait les hésitations et défaillances du gouvernement en matière de gouvernance et de gestion du volet économique et financier du pays, tant vulnérable et dépendant de la rente pétrolière et bientôt des institutions financières étrangères. C'est inévitable avec le retour à l'emprunt extérieur comme alternative de financement des projets, dits stratégiques. Depuis toujours, le gouvernement algérien est atteint du syndrome du manque de partage d'opinion, de consultation et de vision pour une gestion optimale des affaires politico-économiques du pays. Il peine à s'aligner et à se prononcer en une seule voix. Le résultat est toujours mitigé et renvoie au scénario des années 80 où l'économie du pays a été soumise au diktat des institutions de Breton Woods. Le projet de loi de finances 2020, déjà contesté et rejeté par plusieurs spécialistes traduit la vision du gouvernement à moyen terme. Toutes les propositions inscrites dans sa dernière mouture sont des «appels au secours» et des «décisions aléatoires». Au lieu d'aller vers une stratégie édifiante et efficace dans la gestion des secteurs stratégiques générateurs de richesses, le gouvernement se focalise sur la fiscalité ordinaire, alors qu'il n'arrive pas encore à recouvrer toute la fiscalité pétrolière détenue par plusieurs compagnies étrangères des hydrocarbures. En choisissant la facilité, il anticipe le pays dans la récession. Le citoyen subit encore les velléités excessives de ces décisions de sortie de crise. Avec tout ce qui se passe dans le pays, peut-on dire que nous sommes arrivés à la philosophie de la misère où toutes les décisions économiques se contredisent? Depuis plusieurs semaines, le flou dans les décisions gouvernementales perdure, depuis, notamment, l'adoption de la mouture du Projet de loi de finances 2020, source de toutes les confusions, peu résolutives. A en croire les déclarations de ces ministres, toutes les décisions énoncées dans le PLF 2020, ne sont que des promesses plutôt électoralistes qu'économiques. Dans son interview accordé à l'APS, Loukal avait souligné que pour «financer le Budget de 2020, qui table sur un déficit équivalent à -7,2% du PIB, le Gouvernement ne compte pas recourir au financement non conventionnel, introduit pour la période 2017-2022, ni sur les financements extérieurs mais compte puiser dans les ressources internes ordinaires dont dispose le pays», reste à savoir de quelles ressources parle-t-il ? La fiscalité ordinaire en Algérie n'a jamais été valorisée et peu recouvrée en raison du manque de recensement et tout simplement à cause des détournements des budgets et la prolifération du commerce parallèle. Les localités algériennes majoritairement déficitaires et l'ancien fonds d'aide (FCCL) n'a jamais soutenu réellement le développement économique de ces communes. La dépression financière du marché national est à l'origine du maintien du financement non conventionnel, à en croire, la déclaration du premier argentier du pays, «ce mode de finance n'a pas été reconduit pour 2020 mais il demeurera valable jusqu'en 2022 puisqu'il s'agit d'un outil, important mais non exclusif, de financement du déficit du Trésor, jusqu'au terme de sa validité».