Elle vient de récolter au Maroc les fruits amers des conséquences d'une permissivité et le prix à payer était désormais très cher. La sélection algérienne des joueurs locaux est éliminée. Les Marocains chassent le sélectionneur algérien et son équipe de la prochaine CHAN-2020 qui aura lieu au Cameroun. Chargé d'un score sans appel de 3-0, l'équipe algérienne des joueurs locaux était totalement dominée, voire souvent perturbée par un jeu musclé et organisé des locaux marocains. Belmadi qui avait mis son staff à la disposition de Batelli était présent au stade venu apporter sa touche dans l'organisation du jeu, ce qui semblait ne pas faire mouche. Du haut de la tribune officielle, il assista impuissant au naufrage de cette équipe algérienne avec un visage qui en disait long par rapport à la très mauvaise prestation que fournissaient les Algériens sur le terrain du stade Municipal de Berkane A cette humiliante défaite s'accroche une déclaration du sélectionneur qui enfonça le clou : «L'arbitre a offert deux buts royaux aux Marocains...». Sauf que comme partout ailleurs, des erreurs d'arbitrages ont eu lieu mais être la raison de cette sentence, les observateurs ne partagent pas cet avis, mais reconnaissent plutôt l'excellent arbitrage du Malien de Mohamadou Keita assisté par Nouhoum Bamba et Adama Sidiki Koné. Plusieurs paramètres remontent à la surface. Peut-on espérer une qualification avec des joueurs qui ne se connaissaient pas ? Avec une programmation d'un regroupement seulement le 14 octobre, soit 5 jours avant le match, alors que le staff ne s'est lui-même complété que le 16 octobre. Comment espérer un excellent résultat avec en tout et pour tout que 2 séances d'entraînement alors de l'autre côte de notre frontière, les Marocains se déchainaient durant deux semaines sans interruption pour être à jour face aux Algériens et avec dans leur carnet trois matchs, en l'occurrence face au Niger, au Burkina et aux Libyens. Peut-on aussi espérer une domination avec un sélectionneur qui semble ne pas connaitre le monde du football algérien ? Le retrait de Belmadi en août dernier était le spot d'annonce d'un échec programmé et la confirmation d'un bricolage. Des questions objectives se posent aujourd'hui par des observateurs et médias. Tous les techniciens de la balle ronde se lisent, s'écoutent, se regardent et réagissent, pas plus d'ailleurs que l'opinion publique. Le résultat d'un certain nombre de questionnement est souvent très mal traité comme si l'intelligence du savoir bien faire ne quitte pas Dely Ibrahim. Disant que cette élimination doit être une autre source d'accumulation d'erreurs de stratégies qui met à nu les conséquences de ce bricolage qui ronge notre football, notamment celui d'un bricolage dont nos footballeurs ne devraient pas assumer les conséquences puisque ne peuvent être les responsables. La Fédération algérienne de football serait-elle inconsciente de l'importance de la mission qu'elle accorde à Batelli ? Ce sélectionneur formateur qui a «failli tout arrêter, n'était l'intervention de Zetchi qui l'a appelé en catastrophe la veille du début du premier stage en septembre dernier alors qu'il était chez lui en France, il dirigera ce stage presque contre son gré, puis un autre, c'est-à-dire 2 mini-stages avant d'affronter le tenant du titre marocain à l'aller, le tout avec le staff de Belmadi, soit l'erreur de trop», faisait remarquer notre confrère Compétition. Il est aussi vrai que cette élimination s'est faite sans la qualité des joueurs locaux en l'occurrence Djabou, Benhelifa, Boudaoui, des éléments qui auraient donné une autre dimension à cette EN qui vient de rater son 4e CHAN de suite. Enfin disant les grands pontes du football national ont beau s'agiter et jurer qu'ils disposent de la solution de rechange pour changer de ballon, mais aucune mesure sérieuse et radicale n'a encore été prise. Dans une Algérie qui se veut neuve, jeune, moderne et en adéquation avec les exigences démocratiques du 3e millénaire, il serait peut-être temps de changer de mentalité et d'effectuer le grand saut.
