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Les conditions de la Démocratie
Publié dans La Nouvelle République le 01 - 12 - 2019

Alors que le pays s'apprête à élire un nouveau président de la République sur fond de défaite cinglante de la tendance laïco-berbériste, animatrice du fédéralisme au sein de l'Etat, largement abreuvée de la manne pétrolière détournée au profit d'oligarques choisis par affinités idéologiques, le Parlement européen dans un débat dominé par la prégnance de deux thématiques - celle du soutien à la communauté chrétienne presbytérienne d'une part (idée d'inspiration américaine) et celle de la défense du droit de porter la bannière politique dites « amazighe » de la division et du séparatisme d'autre part (idée d'inspiration française) – a voté une résolution « sur la situation des libertés en Algérie » qui se résume à la litanie des revendications de ceux qui furent évincés de la direction politique de la Nation. En décrétant un nouveau découpage administratif longtemps retardé par les forces fédéralistes, la République Populaire Algérienne s'engage enfin (!) de manière résolue, aussi bien dans la voie du remembrement de ses régions périphériques du Sud, ballotées au gré des interventions néocoloniales françaises au Sahel que dans celle du parachèvement des infrastructures matérielles socio-économiques nécessaires à l'exercice souverain du contrôle démocratique de son devenir. Piégé par une politique diplomatique rentière, celle des gazoducs qui confine le pays dans un face-à-face dangereux avec la Communauté européenne avec laquelle nous échangeons plus de 60% de notre commerce extérieur, pressé par un « Hirak » agissant en puissant purgatif, le ministère des Affaires étrangères appelle à « un examen général et attentif de ses relations avec l'ensemble des institutions européennes » qui sonne comme une prise de conscience d'une stratégie diplomatique prisonnière de la rente des hydrocarbures.
Les évènements qui bousculent l'Algérie en ce mois de novembre 2019, alors que la campagne électorale pour les présidentielles monte crescendo en intensité, poussent le Haut Commandement du pays à dresser une sorte de droit d'inventaire critique de l'action multidimensionnelle de l'Etat. La sévère remontrance européenne, dans le plus pur style des ingérences néocoloniales ayant précédé les interventions guerrières en Libye mais aussi en Syrie, au Yémen, en Irak et au Mali, au nom d'une philosophie des droits de la personne remontant au XVIIIème siècle, postule que l'homme possède des droits inaliénables, indépendamment de sa condition sociale mais aussi de son ancrage national ou civilisationnel, opposables en toutes circonstances et en tous temps à un pouvoir politique jugé tyrannique. Cette évaluation de la nature d'un Etat, mesurée en dehors de sa maturation, de sa profondeur historique et civilisationnel, selon des critères qui font de «l'homme blanc» une sorte de conscience universelle, cache mal un mépris pour ne pas dire un racisme s'exprimant parfaitement dans l'attitude européenne du XIXème siècle qui présenta le colonialisme comme une libération de peuples en buttes «à la barbarie, à l'obscurantisme et au fanatisme musulman». C'est donc muni du flambeau de l'idéologie des droits de l'Homme, alimentée par la marche matérialiste du monde qui prit naissance en Europe, assujettissant l'individu à des rapports sociaux inégaux mais aussi à des rapports entre nations iniques que la Communauté européenne cherche à jeter une lumière blafarde sur les parois obscures d'une liberté dévoyée, se réduisant à une interprétation profane de sa propre cosmologie, la résumant à l'élargissement exclusif de ses intérêts en instrumentalisant l'ensemble des catégories qui pourraient y contribuer comme la revendication berbériste, l'idéologie féministe, l'aspiration au cosmopolitisme avec pour objectif entendu le libéralisme marchand et économique qu'une lecture même rapide de l'accord d'association qui lie le pays à la CEE viendra confirmer sans grande peine. Il est donc temps, au vu de l'évolution de la situation qui est la nôtre, de se poser deux questions fondamentales pour le devenir du pays. En premier lieu, quel est donc notre intérêt stratégique, alors que nous ne sommes producteurs et exportateurs que d'hydrocarbures, de continuer à honorer un accord d'association avec la Communauté européenne qui prône l'ouverture du marché algérien, de ses 45 millions de consommateurs au plus grand avantage des marchandises européennes sans aucune contrepartie dans le domaine de la distribution de nos hydrocarbures en Europe ? A cette question, il est nécessaire d'apporter une réponse claire par la dénonciation de cet accord que les tendances fédérales au sein de notre Etat ont tout fait, au temps où elles étaient maîtresses du pays, pour pousser à sa concrétisation contre les volontés patriotiques qui n'ont eu de cesse de le dénoncer. Un marché algérien sous la botte de la Communauté européenne A la lecture du texte de la résolution européenne qui a le grand avantage de mettre en évidence la collusion du Parlement de la CEE avec la mouvance dite «démocratique» dans le pays, on comprend pourquoi ces logiques fédérales de la soumission au marché et à la rente pétrolière, avaient un intérêt essentiel à la signature d'un tel contrat de dupes en ce qu'il isolait les tendances qui, au sein de l'appareil bureaucratique, cherchaient à promouvoir une industrie nationale. Il nous semble que s'il ait un moment où la résiliation du contrat d'association avec la CEE doit être prononcée, c'est bien aujourd'hui. Qu'aurions-nous à y perdre ? L'Europe est-elle en position de se passer de notre gaz ? Bien sûr que non. Par contre, nous y gagnerions une autonomie de souveraineté sur la régulation de nos importations en fonction du développement de notre économie nationale au moment où les besoins sociaux de notre peuple poussent inéluctablement l'Etat à sortir de sa dépendance rentière, nourricière du fédéralisme corrupteur, pour trouver des marges de manœuvre dans l'élargissement de sa sphère de production hors hydrocarbures sans craindre la compétition inégale des produits manufacturés européens, au plus grand bénéfice de l'emploi de la jeunesse dans le pays. Par ailleurs, une telle décision souveraine jetterait un froid encore plus glacial qu'il ne l'est actuellement sur des relations franco-allemandes de plus en plus mises à mal par la crispation française au niveau européen, cherchant à trouver des marges financières pour son secteur de la défense nationale, alimentée par une crise interne sans précédent marquée par une très forte contestation sociale et une montée inexorable des déficits budgétaires, malgré les politiques d'austérité sans précédents imposées au peuple français. L'initiative diplomatique française anti-algérienne serait alors complètement déminée si la résiliation unilatérale de l'accord d'association avec la CEE s'accompagnait en même temps d'une réactualisation des relations bilatérales entre l'Algérie et ses principaux partenaires européens, au cas par cas, en fonction d'intérêts commerciaux réciproques et non pas dans le cadre d'un dialogue multilatéral qui pose de fait l'Algérie sous la tutelle néocoloniale de Paris. La seconde interrogation qu'il est nécessaire de se poser est celle de la transformation de nos matières premières fossiles (gaz et pétrole brut) en produits finis (en particulier dans les très nombreux débouchés qui s'offrent au secteur des hydrocarbures dans la filière de l'industrie chimique), en partenariat avec des géants mondiaux (il en existe aussi bien aux Amériques qu'en Asie qu'en Europe… centrale et bien entendu au Moyen-Orient) aux fins de nous libérer substantiellement des atteintes à la souveraineté nationale induite par la politique contrainte des exportations de matières premières que le fédéralisme rentier a imposé à la Nation depuis trente ans en raison de la corruption des élites dirigeantes fédéralistes, en particulier dans les secteurs bancaires et énergétiques ? Combien d'avis d'appel d'offres les techniciens patriotes de la Sonatrach ont-ils préparé depuis trente ans (!) pour mettre sur pieds une industrie chimique basée sur la transformation de notre naphta (pétrole légèrement distillé très apprécié par les raffineries internationales) ou de notre gaz quasiment exempt de souffre mais systématiquement sabotés par les cercles fédéralistes de la corruption vivant de la commercialisation clandestine de ces matières premières fossiles ? Pour la construction d'une démocratie souveraine et d'un marché national A ceux qui se moquent des Saoudiens, les qualifiant de «Bédouins» avec un mépris teinté d'un racisme anti-arabe primaire propre aux milieux fédéralistes complexés par l'homme blanc, partisans du dialogue exclusif d'avec les Européens, il faudrait peut-être dire que la SABIC (entreprise saoudienne) est l'une des dix premières entreprises dans le secteur de la chimie, leader mondial dans les fibres synthétiques mais aussi dans les polymères et bien d'autres dérivés chimiques du pétrole et cela depuis de très longues années accumulant positions dominantes sur le marché international et savoir-faire. Les «Bédouins» ne sont pas forcément là où l'on croit qu'ils se trouvent… et il serait du plus grand bénéfice pour l'Algérie de se tourner vers d'autres partenariats plus ouverts à l'échange mutuellement respectueux que ceux faussement prônés par la CEE. Les conditions de la démocratie commencent d'abord par celles qui sous-tendent sa souveraineté qui n'a de sens que dans ses accomplissements économiques, scientifiques, culturels et sociaux. Faudrait-il être à ce point écervelé pour ne point comprendre qu'une nation qui ne peut en l'état actuel de son développement assurer son indépendance alimentaire, être autonome de ses textiles, de ses biens manufacturés de base aura bien du mal à ériger une vie démocratique harmonieuse qui ne soit pas la victime de pressions internationales de tous ordres ? L'Algérie, grâce à la rente pétrolière, a vu sa population plus que quadruplée depuis l'indépendance. Le pays est urbain à 75% et sa population sortie des affres de la «Jahiliya» coloniale est très majoritairement alphabétisée. Elle compte chaque année plus de 1,7 million de bacheliers contre 2.000 à l'indépendance et sa jeunesse dont une très forte proportion de femmes ne demande qu'à relever les défis qui se présenteront à elle. Urbanisation élevée et alphabétisation généralisée sont les deux conditions essentielles à la démocratisation sur le long terme de la gouvernance dans le pays. Ces deux caractéristiques fondamentales, alimentent de manière continuelle la neutralisation des factieux de la gouvernance à vie, tapis dans les replis bureaucratiques. Mais les statistiques sont têtues aussi bien que le pacifisme du «Hirak» vivant redonnant espoir et courage à l'ensemble des courants patriotiques. Il reste que des puissances conservatrices, attachées aux privilèges conférées par l'ordre rentier, tentent de dévoyer le dynamisme du mouvement social pour transformer la notion de l'exercice démocratique des fonctions régaliennes de l'Etat en cogestion dans un entre soi mortel pour la nation car tel est l'objectif final ; la désagrégation nationale faisant le lit du fédéralisme. Pour ce faire, ces fidèles alliés de la rente, régionalistes à l'image du mode de production qui les a enfantés, intéressés par milliards de dollars, sont en collusion étroite avec la finance européenne qui refusera de rendre au peuple algérien les avoirs détournés du pétrole. Il n'est pas encore venu le jour ou le Parlement européen prendra une résolution contraignant les Etats membres de la CEE à retourner aux peuples africains les milliards de dollars de leurs dictateurs qui font le bonheur de leurs banques. Ces vassaux de la rente des hydrocarbures et du fédéralisme sont prêts à toutes les turpitudes. Déjà ils soufflent sur
les braises du séparatisme, ils appellent à abattre l'ANP dans ce qu'elle représente d'autonomie au service de la souveraineté nationale, ils cherchent à réfuter les institutions souveraines de la République jusqu'à profaner le drapeau du mouvement national, ils appellent en sous-mains les populations du Sud à se révolter contre des conditions économiques qu'ils ont eux-mêmes favorisé pendant trente ans pour qu'au final leur soit concédé la gestion de ce qui les intéresse au plus haut point : le pétrole. Ils n'hésiteront pas pour ce faire à recourir à toutes les manœuvres, y compris provoquer auprès des Occidentaux ayant le meilleur pédigrée militaire, la réprobation cherchant à intimider le peuple algérien oubliant qu'on ne peut effacer d'un froncement de sourcil fut-il en en bataille, la capacité anthropologique de résilience phénoménale d'un peuple qui a su, depuis la nuit des temps, faire face à ses ennemis avec le courage sans limite qui sied aux humbles et aux croyants.


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