Tout est pratiquement prêt pour le déroulement de l'élection présidentielle 2019. Via le passage devant l'urne de plus de 24 millions d'électeurs, elle est appelée à décider du prochain président de la république parmi les cinq candidats à assumer la gestion du pays sous une forme nouvelle où la démocratie devrait s'exprimer. La majorité des électeurs se dépêcheront dès 8h00, heure d'ouverture des bureaux de vote, pour accomplir leur devoir civique en mettant leur enveloppe dans l'urne transparente mise à leur disposition. Des dizaines de milliers d'encadreurs seront présents à ce rendez-vous. Dans le lot des votants, l'on comptabilisera de nouveaux inscrits et bien sûr des radiations au motif de décès, changements d'adresse et autres. Comme toujours en pareille circonstance, il y aura également de nouvelles cartes de vote à distribuer aux votants par procuration. Chacune reflètera le choix exprimé via l'urne par un des membres des services régaliens dans l'impossibilité de se déplacer (armée, gendarmerie, police, gardiens pénitentiaires, douaniers et personnels de santé). C'est que ce passage devant l'urne du 12 décembre 2019 est appelé à déterminer qui des cinq candidats aura le privilège de conduire l'Algérie et son peuple vers le développement dans tous les domaines. Ce premier rendez-vous avec l'urne après le départ précipité de Abdelaziz Bouteflika le désormais ex-président de la République, ne s'est pas fait sans aléas. Il y a eu de nombreux troubles fête. Ils avaient tenté d'imposer leurs idées teintées d'autocratie. La campagne électorale menée par les cinq candidats indépendants ou représentatifs de partis politique, a clarifié les positions. Plusieurs ont émis des observations sur la vie publique de ces deux dernières décennies. Ils ont mis en relief le fait que l'ancienne élite détentrice du pouvoir a, de tout temps, démontré une approche trop égoïste et égocentrique des décisions censées être bénéfiques pour le peuple. Cela avait pu se faire avec la complicité inavouée d'une frange écornifleuse du peuple au point de faire de la carrière politique la voie royale du gain facile et des honneurs. C'est ce que la justice algérienne a eu à juger ces derniers jours. C'est cette ambiance empreinte de justice retrouvée qui caractérisera demain jeudi, les électeurs de toutes les régions du pays. «Je désespérais de pouvoir vivre un jour pareil élection avec, et je le souhaite de tout cœur, une réelle démocratie. C'est ce dont notre pays a eu besoin de tout temps. Savoir exercer une responsabilité publique ou politique avec humilité, dévouement et désintéressement en sachant la quitter à temps devrait être une devise généralisée à tous. Ceci est très rare dans notre pays», a affirmé un Dr en sciences humaines. C'est que, tout autant qu'une grande partie du peuple, avant le 22 février 2019, n'arrivait pas à concevoir l'avenir de ses enfants. Elle n'est pas la seule car de différentes catégories sociales des deux sexes à en parler. A l'exemple de cette femme retraitée des télécommunications qui a estimé que : «Dans notre pays, la vie politique a souffert de la mainmise de quelques-unes de ces générations qui, ayant déjà tout donné, voudraient être toujours, d'une manière ou d'une autre, dans les sérails politiques. Ce calcul politique qui consiste en une présence ininterrompue dans le camp présidentiel fait école et devient la norme politique en Algérie. Beaucoup d'autres citoyens ont avancé le praxis politique local qui, selon eux, ne connaît que des aphorismes sur le plan de la vision politique et du projet de société. C'est que, ces cinq dernières années des élites ont été subjuguées par les richissimes faiseurs de roi. Ils ont tôt fait de laminer les partis politiques. Ils en ont fait, dans leur majorité, des serviteurs obéissants. Dépassés par la puissance financière puis politique de ces richissimes donneurs d'ordres, sans étoffe d'élite, des partis politiques se sont inclinés et ont rejoint honteusement les rangs des mouvances présidentielles. C'est justement contre eux qu'est intervenu le 22 février 2019 avec pour mot d'ordre : « khlito lebled ya sarakine ». C'est l'interprétation à donner à la période des vingt dernières années où les algériens sont passés d'un miroir de la prospérité partagée à une vitrine de la prospérité des richissimes. C'est là que se rejoignent le hirak du 22 février et le vote pour la présidence de la république du 12 décembre 2019 où 24 millions d'algériens seront en appel.