L'Algérie et l'Union européenne sont tenues par un accord d'association qui est entré en vigueur en 2005. Un autre accord de libre-échange entre les deux partenaires sera mis en application à partir de 2020. Partant de ce constat, le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri a indiqué que le défi majeur actuellement pour le futur gouvernement sera de revoir les accords économiques internationaux et tous ce qu'ils ont portés comme positif ou négatif pour l'Algérie, notamment l'accord d'association avec l'Union européen. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Nasri a appelé le futur gouvernement de se préparer à aller négocier en fonction de la conjoncture économique actuelle de pays. Ainsi, pour que cet accord soit profitable aux intérêts de l'Algérie, il faut, selon lui activer tous les chapitres concernant l'investissement ainsi que de présenter une offre qui soit valable. Le futur gouvernement doit premièrement revoir sa vision par rapport à cet accord et adopter une stratégie dans ce sens, a-t-il poursuivi. « Nous ne pouvons pas négocier d'égal à égal avec la première puissance économique mais il faut réfléchir comment profiter de cet accord », a-t-il ajouté au passage. L'accord d'association avec l'Union européenne a été décidé en 2002 et entré en vigueur en 2005. Sur le plan politique il a atteint ses objectifs, a-t-il souligné par ce qu'il a levé en quelque sorte le semblant d'embargo qui était imposé sur l'Algérie tandis que sur le plan économique « nous sommes dans le négatif », a-t-il ajouté. La Tunisie atteint un taux de couverture de 85% alors que l'Algérie est à 5% de taux de couverture. De ce fait, il a appelé d'établir une stratégie propice pour faire remonter ce taux de couverture, aussi de sensibiliser l'UE dans son intérêt vis- à-vis de l'Algérie comme un pays de développement économique et receveur des investissements européens en priorité. Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens regrette que ces accords d'association Algérie-UE «n'aient pas fait l'objet d'études approfondies, ce qui les a rendus défavorables à l'économie nationale». « L'absence d'une étude d'impact, de bilan et d'une vision sur cet accord a fait que l'Algérie aller d'une manière aveugle vers la signature de cet accord », a-t-il ajouté dans ce sens. Il a souligné que la décision politique a fait entraîner la réalisation économique dans le pays, en ajoutant : «Nous n'avons jamais pris de manière sérieuse ces accords». Sachant qu'auparavant, M. Nasri a expliqué que «l'accord avec l'UE n'est pas en faveur de l'Algérie, dont l'économie n'a pas encore réussi à sortir de la dépendance aux hydrocarbures». Il a fait savoir également que le pays a importé entre 2005 et 2017 pour 283 milliards de dollars des 28 pays de l'Union européenne, mais n'a exporté que pour 12 milliards de dollars de dérivés du pétrole, soit 4,2%. Pour lui, l'Algérie n'est pas prête à l'application de l'accord de libre-échange avec l'UE, même si ce dernier prévoit une période de transition de 12 ans avant l'établissement d'une véritable zone de libre-échange. Ainsi, l'Algérie a tout intérêt à renégocier cet accord comme l'ont fait la Tunisie et le Maroc, a-t-il conclu.