L'Armée nationale populaire a procédé durant ce mois de janvier 2020 à des manœuvres à munitions réelles «Borkane 2020» en 4e région militaire à Ouargla, dans le sud-est de l'Algérie, à la frontière avec la Libye, sous la supervision du général-major Saïd Chengriha, chef d'état-major de l'ANP et commandant des Forces terrestres, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). «Ces manœuvres interviennent dans un contexte d'enlisement de la situation politique et sécuritaire en Libye, suite à l'assaut donné par l'Armée nationale libyenne (ANL) commandée par le maréchal Khalifa Haftar sur la capitale Tripoli. Ces vastes exercices ont été entamés par les unités organiques de la 41e Brigade blindée, appuyée par des unités aériennes», affirme le MDN qui précise qu'elles ont eu lieu au niveau du polygone de tirs et de manœuvres du secteur opérationnel nord-est d'In Amenas. Toujours sur le même plan les exercices ont vu également la participation de drones qui ont découvert, lors d'une opération de reconnaissance, un groupe ennemi qui tentait de s'infiltrer dans une infrastructure énergétique. «Ces drones ont procédé au bombardement de ce groupe, tandis qu'un détachement des troupes spéciales a été débarqué par des hélicoptères, dans l'objectif de boucler et de détruire ledit groupe», explique le MDN. D'ailleurs, depuis l'attaque terroriste, en janvier 2013, contre le complexe gazier de Tiguentourine, dans la région d'In Amenas, par un groupe venu de Libye, l'ANP a renforcé le dispositif sécuritaire à la frontière avec ce pays. Elle a notamment déployé plusieurs unités de combat et augmenté le niveau de surveillance en s'appuyant sur des moyens aéroportés et des drones. Et depuis la chute du pouvoir de Mouammar Kadhafi en 2011, les flux de circulation d'armes de guerre dans toute la région du Sahel ont augmenté d'une manière inquiétante. Des saisies d'armes et de munitions dans le sud de l'Algérie, notamment près des frontières avec la Libye, le Niger et le Mali, sont régulièrement annoncées par le MDN. L'Algérie a affirmé que le problème ne pouvait avoir qu'une solution exclusivement inter-libyenne et qu'elle n'acceptait la présence d'aucune force étrangère dans le pays. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a rappelé dans ce contexte qu'Alger prônait toujours la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays. Dimanche 5 janvier, Recep Tayyip Erdogan a annoncé que des unités militaires turques étaient en route pour Tripoli à la demande de Fayez el-Sarraj, précisant qu'il s'agissait de l'envoi d'experts militaires et d'équipes techniques pour soutenir les autorités reconnues par la communauté internationale et menacées par l'Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar. L'Union européenne, ainsi que l'Italie, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne dénoncent le déploiement militaire turc en Libye et appellent Ankara à mettre un terme à son intervention.