A travers des questions-réponses sur l'actualité économique, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a exposé et expliqué, lors de sa rencontre jeudi dernier avec les médias, les principales et différentes tendances de son programme. Il a présenté sa vision du développement de nouvelles ressources et d'une économie de service qui garantira l'équité et l'égalité entre les Algériens. Certaines dispositions seront introduites dans la prochaine loi de finances complémentaire 2020, qui inclura la suppression de l'Impôt sur le revenu global (IRG) ainsi que la réorganisation du marché national et la diversification de la production. La dégringolade du pouvoir d'achat des Algériens et la baisse perpétuelle de la valeur du dinar inquiètent le consommateur et les économistes qui craignent en l'absence d'un plan d'urgence la déprime du marché local. A cette question d'actualité, le président a souligné de son côté qu'en absence d'une économie productive et la baisse de la valeur de la monnaie nationale, le retour à l'importation s'impose. Ce qui n'est pas dans ses projets. «Plus la valeur de la monnaie locale baisse, plus l'importation s'impose. La solution pour lui est et sera toujours la promotion de la production nationale pour atteindre l'autosuffisance et relever la croissance nationale et lutter contre la spéculation et l'inflation. «La meilleure mesure pour réévaluer le dinar est la croissance économique et la production locale», a-t-il répondu à la question, précisant toutefois que son instruction d'arrêter l'importation des produits fabriqués localement ne devrait pas provoquer de préjudice. «Je ne réduirai pas l'importation pour priver le citoyen algérien. L'importation doit être complémentaire à la production nationale», a-t-il expliqué. Etant l'une des raisons de la crise économique, le président a renvoyé la dégringolade du dinar à l'utilisation de la planche à billets qui selon lui en dissimule «un chiffre inquiétant, mais nous saurons y faire face», a-t-il rassuré, tout en citant d'autres facteurs à l'origine de cette dépréciation continuelle. Il a exprimé toutefois, la disposition des pouvoirs publics à revoir certaines mesures incitatives des banques afin «d'aider toute personne qui investit dans le développement ou la transformation de la production nationale en leur accordant des crédits pouvant atteindre 90% de la valeur du projet, en sus de la priorité en ce qui concerne le foncier industriel». Il a cité la transformation industrielle comme alternative à l'exportation, en cas de difficulté. Pour Tebboune c'est uniquement en responsabilisant le citoyen et les investisseurs qui seront accompagnés par l'Etat que l'Algérie pourrait sortir de la crise et faire face à l'érosion des réserves de change et le déclin des investissements. Il a mis l'action sur la nécessité de mener une véritable révolution économique et sortir de la dépendance à l'étranger. «Notre économie est basée sur le commerce et l'importation qui ont tué la production nationale. L'économie doit être le fondement de la richesse et de la prospérité du citoyen», a-t-il estimé. Dans le même sillage, il a réitéré son engagement à soutenir les jeunes compétences et les start-up qui représentent un important potentiel qu'il faudrait mettre à l'œuvre. «Nous avons les énergies créatives de jeunes diplômés d'universités algériennes qui ont fait leurs preuves à l'étranger. J'ai discuté récemment avec les professeurs Habba et Melikechi qui se sont dits disposés à aider les jeunes dans l'édification de ce secteur sur de solides bases», explique le chef de l'Etat. Toutes les perspectives recensées devront libérer l'économie nationale, déplorant le devenir de certains investisseurs opprimés par le passé, promettant, par ailleurs, de réintégrer les hommes d'affaires honnêtes sabotés par l'ancien gouvernement et chercher de nouvelles alternatives de financement en dehors de l'énergie fossile, épuisable. «Il faut trouver le moyen de créer d'autres richesses et notre jeunesse a les capacités pour le faire», estime Tebboune qui a appelé à réparer les préjudices du passé et relancer sérieusement l'économie nationale et relever les défis de la production nationale. Il a, également, réaffirmé son engagement à lutter contre les lobbyings et les manipulateurs, en faisant référence, à l'importation des véhicules d'occasion par les particuliers qui devra être organisée avant son lancement. Conscient que tout est relativement lié, notamment entre le volet commercial et financier, le président a évoqué, dans ce sens, que «certaines taxes prévues dans la loi des Finances 2020 seront révisées pour une meilleure équité. Une loi pourrait intervenir dans les cinq ou six mois à venir loin de toute démagogie». «Je me suis engagé, et dès qu'on arrivera à la loi de Finances complémentaire (LFC), il y aura exonération de tous les salaires de moins de 30.000 DA dans le but d'augmenter le pouvoir d'achat tout en contrôlant les prix des produits essentiels». En conclusion, le président a tenté d'expliquer et de résumer succinctement la situation économique actuelle en réfléchissant à des solutions adéquates.