Le football national serait-il en train de chavirer ? Question qui se balade d'une région à une autre, et d'une galerie à une autre. Pas besoin de chercher la réponse, elle s'affiche chaque week-end sur nos stades, et sa lecture est à la portée de tous ceux qui s'inquiètent. Les derniers résultats acquis au terme d'une participation à la Ligue des champions, semble expliquer ce qui se passe, résume même l'état des lieux. Les échecs se suivent et appellent les gestionnaires de ce sport à réagir vite et même trés vite. Ce ne sont ni les sanctions, encore moins les Assemblées générales qui proposeront une option. Le mal semble être profond. Les dernières sorties de nos représentants laissent apparaître un semblant de fatigue, un semblant de ne plus pousser la balle dans la bonne direction, et font profiter les adversaires pour occuper le terrain. La JS Kabylie qui avait tant espéré, tout comme les autres équipes, quitte la phase des poules de la Ligue des champions avant même la dernière journée, celle qui la mettra aux prises avec l'ES Tunis, le 1er février prochain. «Ce qui est désolant, c'est le fait d'assister à une évacuation de ce championnat sans avoir, en cinq rencontres, réussi à empocher plus de quatre points, se contentant simplement d'une victoire et un match nul à domicile». Ces réactions continuent d'animer les débats, notamment venant d'un club titré. Quitter la compétition tête basse, n'a jamais été prévu dans la feuille de route de Mellal. A Kinshasa il n'y avait point de Canaris, au contraire de l'humiliation «déplumés par l'AS Vita Club qui est la plus faible équipe des quatre groupes de la phase des poules de cette compétition africaine». De l'autre côté de la rive, un joueur professionnel qui intervenait dans l'émission de la chaine JSK dira «Il fallait s'y attendre après tant de changements à la tête de ce club, les entraîneurs commencent à défiler et le choix des joueurs mettait à genoux ce club qui n'arrive plus à respirer, pris certainement d'une crise d'asthme risque de la trainer encore longtemps avant de retrouver son souffle. Ce sont les conséquences de la politique de Cherif Mellal...Nous regrettons, pas seulement moi, mais la majorité des supporters, le départ de Frank Dumas. Son limogeage n'obéissait, à pratiquement aucune faute, et Mouloud Iboud, Aït-Tahar, Fergani, Tismoka, Djadjoua et les autres…pourquoi auraient-ils quitté ce wagon ?». Notre confrère Compétition a eu raison de souligner, «Mellal a sacrifié les meilleurs joueurs, à l'image de Lyes Chetti et Karim Benkhelifa. Vendre son meilleur joueur à l'ES Tunis et refuser de passer aux négociations avec le Paradou AC pour le transfert définitif du meilleur récupérateur en Algérie, sont des bourdes d'une direction qui se préparait à renouer avec la compétition africaine». Le football est incontestablement le sport collectif par excellence et quand on porte le maillot d'une équipe, c'est pour représenter, honorer et défendre les couleurs de son quartier, de sa ville, de son club ou de son pays. «D'où l'intérêt de notre réflexion sur le comportement des équipes», s'insurge un supporter blasé par ce qui se passe. Pendant que tous les yeux sont rivés sur la champions league pour la grande fête du football, les équipes algériennes se sont illustrées de fort mauvaise manière. Fort heureusement les poulains de Djamel Belmadi «font la fierté du continent. Eux qui sont de véritables icônes, des supers stars, aimés et adulés par des millions de supporters dont ils sont les modèles et les références. Ils nous font rêver et nous font oublier nos misères et galères le temps d'un tournoi. Ils nous offrent du beau jeu, des buts». Un autre supporter du MC Alger, en compagnie d'un joueur de la JSK, déclare, «On ne comprend pas grand-chose. Le football c'est la gestion, c'est le sérieux et surtout l'envie d'être encadré par des professionnels, par ceux-là même qui connaissent ce qu'est le ballon, le football. Mais ce qui se passe dans les vestiaires et hors vestiaires est terrible. Mieux vaut ne pas en parler puisque tout le monde sait ce qui s'y passe alors. A quoi bon souffler sur la braise ? Aujourd'hui on assiste à un spectacle désolant...Des actes de rébellion pour des histoires de primes, de l'anti patriotisme, des actes d'anti jeu, des déceptions en dehors du terrain, des querelles de leadership, des rivalités et de la jalousie. Bref, de l'indiscipline caractérisée pour des gens qui véhiculent une image sensée être positif». C'est dire que la Fédération n'est pas exempt de tout reproche. Le football national semble ne plus produire.