«La Libye est un double verrou qui influence directement les politiques algériennes, qu'elles soient économiques, sécuritaires ou géostratégiques», a déclaré le politologue, Mohamed Laïchoubi, et ce, par rapport à sa position géographique, tout en rappelant qu'elle est, à la fois, «la première entrée vers le Sahel» et «un pays méditerranéen en face de la Sicile, l'une des plus grande base maritime de l'OTAN». Poursuivant sur sa position géographique, M. Laïchoubi, a souligné que la Libye représente un couloir du transit international. «Vous avez à votre droite l'Egypte et Suez et en face le prolongement de la mer noire», dit-il en expliquant que ce couloir offre l'accès aux grandes puissances de l'Est comme la Russie et permet le transit de nombreux transferts gaziers. Intervenant hier sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, M. Laïchoubi, a expliqué dans ce sens que « Tous les enjeux du transport gazier et d'énergie ou d'accès de grandes puissances de l'Est, notamment la Russie ce fait par ce couloir », ce qui explique selon lui, l'enjeu Libyen et son influence immédiatement sur toutes les politiques Algérienne. « C'est un dossier extrêmement cruciale à nos frontières car il conditionne une grosse partie du devenir de la région », a-t-il ajouté. Interrogé sur les enjeux de la Libye pour l'Algérie aujourd'hui, l'intervenant a mis en avant l'enjeu sécuritaire, en expliquant que le but des grandes puissances mondials c'est «de modifier les frontières à leurs avantages». « Le morcèlement des frontières est une stratégie universelle »,a-t-il ajouté. Pour ce qui est du deuxième point c'est l'enjeu économique, poursuit-il, en rappelant que la région qui additionne le Soudan, la Libye, l'Algérie, Nigeria est considérée comme une région de grandes puissances, en terme des capacités pétrolier et gazier. « C'est une région qui a des capacités économiques importantes (pétrolier et gazier), qui peuvent être mises à la disposition d'un développement économique régional fructueux, fiable et solide », a-t-il indiqué. Pour ce qui est de l'intervention Turque dans le conflit Libyen, l'intervenant a précisé que plus que son besoin important d'énergie, la Turquie essaie d'immerger dans sa région comme un élément pivot sous la géostratégie américaine, sous la gouvernance de la démarche bismarckienne, là où il y a un pays souverain, notamment l'Amérique, l'Union Européenne et le Japon ainsi qu'un certain nombre d'alliés dont la Turquie. Tandis que les autres pays sont considéré comme des vassaux. Cette stratégie a évalué beaucoup plus sous Trump. L.'Amérique estime que chacun des alliés doit pendre part de sa responsabilité en financement, en initiative et en maitrise de sa région, ce qui donne ajoute-t-il au pays partenaire la possibilité de développer dans sa région sa propre politique tout en restant fidèle à la géostratégie américaine.