Depuis quelques jours, l'ensemble des wilayas du pays est sillonné par des ministres en déplacement pour la seule mission qui leur est impartie. Elle est devenue un rituel à chaque fois qu'une opération de changement de wali est réalisée. Cela a été le cas ces derniers jours avec la nomination et l'installation d'une vingtaine d'entre eux. Les uns aguerris aux problèmes locaux dénoncés par les citoyens dont celui du logement. Les autres, maîtrisant parfaitement le savoir parler lorsqu'ils sont au contact de ceux confrontés à une situation sociale difficile. Ces walis, anciens ou nouveaux, sont passés sans transition de la gestion d'une wilaya atteinte de misérabilisme vers celle où les projets sont entassés depuis des années. A l'exemple de la wilaya de Annaba où des dizaines de projets socio-économiques sont en souffrance. Ceux-là mêmes qui auraient pu améliorer la situation des habitants et pour lesquels le Trésor public a dégagé des centaines de milliards. Ce que semble avoir pris en considération le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire Kamel Beldjoud. Mardi, il est arrivé tôt le matin au siège de la wilaya de Annaba où il a présidé à la cérémonie d'installation du nouveau wali de Annaba Djamel Eddine Berrimi. Il remplace à ce poste Tewfik Mezhoud affecté à ce même poste dans la wilaya de Batna. Dans le discours qu'il a prononcé en présence de la majorité des cadres membres de l'exécutif de wilaya, des représentants de différents partis politiques et d'associations membres de la société civile, le ministre s'est attardé à souligner l'importance de pareil événement dans la majorité des wilayas du pays. Selon lui, ceci intervient à un moment crucial. Un moment a-t-il précisé où la gestion de notre pays évolue dans le bon sens grâce à l'inspiration et la pertinence des choix appliqués par le président de la République Abdelmadjid Tebboune et le Premier ministre Abdelaziz Djerad. Que ce soit à Annaba ou ailleurs dans d'autres wilayas, le ministre de l'Intérieur a souligné notamment la tendance à l'ouverture totale de l'ensemble des secteurs et la transformation des méthodes de gestion qui ne laissent pas indifférents les investisseurs d'ici et d'ailleurs. C'est sur le même ton que le ministre devait ponctuer son discours d'installation. Il a appelé les walis, nouvellement installés et ceux déjà en fonction, donc connaissant mieux les rouages de l'Etat, à travailler pour améliorer les conditions de vie des populations de leur wilaya respective. «Il est indispensable que chacun assume ses responsabilités comme elles lui ont été définies pour créer, autant que faire se peut, les facteurs à même de solutionner les problèmes liés au logement, à l'emploi, l'environnement, l'alimentation en eau potable, la gestion des eaux usées, l'éclairage public, le bon état des routes et bien d'autres soucis liés au quotidien des citoyens», a affirmé le ministre. Son appel à une sérieuse prise en charge des aspirations des habitants a été bien enregistré par les deux walis. Notamment celui d'Annaba appelé à assumer la même fonction à Batna. D'autant plus qu'à ce niveau, il est attendu par les habitants de plus de 60 communes les unes plus déshéritées que les autres. C'est que à Annaba, à Batna ou dans d'autres circonscriptions administratives les aspirations ont été ensevelies par la «Issaba». A l'exemple de Annaba où tous les projets socio- économiques ont marqué un temps d'arrêt de plusieurs années. Nombre de ces projets lancés au début des années 2000 ne sont toujours pas achevés malgré la disponibilité des moyens financiers et les assiettes de terrain. L'on cite les exemples de l'hôtel de l'aéroport, la gare maritime, l'extension du lycée Pierre & Marie Curie, les milliers de logements à Draâ Errich et bien d'autres. Le ministre s'y est longuement attardé. C'est comme s'il voulait lancer un avertissement au nouvel homme fort d'avoir à achever l'ensemble des travaux en cours. «Il est nécessaire que les projets non lancés, non achevés, en cours de réalisation ou projetés pour être lancés soient rapidement pris en charge. Les situations du genre vécues par le passé ne seront plus admises. Les incartades et le laisser-aller seront rapidement pris en charge pour les suites utiles», a lancé le ministre. C'est dire que le ministre paraissait souligner le fait que le niveau de tolérance des insuffisances ne sera plus comme avant et que ces dernières seront rapidement sanctionnées.