Certaines entreprises publiques sont devenues une charge insoutenable pour l'Etat tandis que d'autres risque l'arrêt définitif de leurs activités en raison de leur déclin financier et manque de soutien financier et de perspectives d'investissement. Les entreprises privées sont dans l'impasse de développement et d'évolution depuis plusieurs mois pour de multiples raisons. Les crises économiques ressenties par le patronat sont au plus haut point insoutenable et le cumul des déboires rend leur situation immesurable au quotidien. Après la fermeture d'une centaine d'entreprises et plus de 80 000 commerces et la menace de l'effondrement de plusieurs filières industrielles pousse le Forum des Chefs d'entreprises à tirer la sonnette d'alarme sur la situation. Préoccupé par cette crise qui s'abat sur les entreprises, il interpelle les pouvoirs publics à agir rapidement avant une dégradation totale du marché. Asphyxié et dépourvu de toutes alternatives d'investissement, le secteur de l'électroménager semble en pâtir davantage de la situation. Après la mise en chômage technique de milliers d'employés, l'entreprise Condor risque de mettre la clé sous le paillasson, ce n'est qu'un cas parmi d'autres plus inquiétants. Plus de 60 000 sociétés sont menacées de disparaitre, si aucune mesure incitative ne serait prise pour sauver les emplois et l'activité. L'absence d'initiative ne fait que précipiter ces entreprises dans la déprime. Une austérité qui fait que même le levier de l'emprunt utilisé pour garder en vie les sociétés les plus fragiles est devenu inaccessible pour plusieurs motifs. Au moment où l'avenir de plusieurs groupes d'entreprises est sous hypothèque en raison de l'incarcération de leurs propriétaires, d'autres disparaissent par manque de matière première. Le cas de l'ENIEM illustre la situation insoutenable de l'entreprise nationale. Si cette société a été soutenue par un crédit bancaire de plus d'un milliard de dinars, d'autres n'ont pas eu cette chance et risquent la cession ou la liquidation judiciaire. Plusieurs entreprises en difficultés financières sont en redressement. Ce dernier touche également les commerces qui n'arrivent plus à gérer leur activité en raison de la pénurie et des impôts, mais aussi à cause de la baisse à un niveau inquiétant du pouvoir d'achat des Algérien, la tergiversation de la valeur de la monnaie nationale face à la devise et l'interruption de l'importation de plusieurs produits. Des facteurs parmi d'autres qui ont poussé les commerçants à baisser le rideau. Les experts et les différentes organisations patronales avaient déjà attiré l'attention des autorités sur l'état de santé des entreprises algériennes, les deux secteurs confondus. Les derniers mois de 2019 ont été marqués par le fléchissement des investissements et le recul de la production nationale en raison de l'insistance de l'Etat à encourager l'économie rentière, reléguant au second plan le développement et l'épanouissement des autres secteurs de la production nationale considérés comme des vecteurs d'une économie libre et indépendante. Une maxime qui s'applique sur le secteur industriel performant, soutenu par une bonne gouvernance. Ce qui n'est le cas en Algérie. Dans son dernier communiqué, le FCE a alerté sur la situation dégradante de l'industrie de l'électroménager qui depuis quelques mois est sous pression, en raison du manque de pièces détachés (SKD-CKD). Un manque qui a affecté essentiellement cette filière. « La dégradation s'est accentuée au cours des derniers jours selon les déclarations des entreprises à l'instar de Eniem, Condor, IRIS, Sacomi-Thomson, Bya Electronics, Brandt, Starlight, Géant,…etc», regrettant la mise en chômage techniques de leurs travailleurs par certaines sociétés. « Condor et Eniem, ont annoncé la libération de plusieurs travailleurs et la préparation de plans sociaux pour mettre d'autres travailleurs au chômage technique », précise la même source. L'organisation patronale propose un plan de sauvetage et lance un appel aux autorités afin d'agir pour sauver le tissu industriel national et l'emploi de milliers de salariés voués à la précarité.