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L'Algérie a surtout besoin d'une stratégie de sortie de crise, évitant le terrorisme bureaucratique
Nouveau code d'investissement
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 05 - 2022

Après avoir été rejeté plusieurs fois par le président de la République, demandant de lever les verrous bureaucratiques, le code des investissements est à nouveau réétudié par le Mouvernement. Mais, pour qu'il soit vraiment efficace, c'est tout l'écosystème éco-social du pays qu'il faudrait revoir. Car depuis de longues décennies, combien de codes d'investissements, de réunions, de commissions ont eu lieu pour relancer le tissu économique. Pourtant, jusqu'à présent, 98% des recettes en devises proviennent toujours de Sonatrach, ce qui prouve que ces différentes rencontres n'ont eu aucun impact sur le terrain et que le blocage est d'ordre systémique. C'est l'entreprise libérée des entraves et un Etat régulateur qui peuvent créer une économie productive à forte valeur ajoutée.
Il faut donc bien cerner les causes du blocage car si les investissements algériens ne trouvent pas intérêt à aller vers la production nationale, vers la création de l'emploi, faut-il s'étonner, ou encore moins, s'attendre à ce que les investisseurs étrangers, qu'il y ait la règle du 51/49% ou même l'inverse, fassent preuve de plus d'engagement ? Pourquoi, aussi, n'arrive-t-on pas à mettre en place des politiques économiques viables ?
1. L'attrait de l'investissement à forte valeur ajoutée ne saurait résulter de lois mais d'une réelle volonté politique allant vers de profondes réformes, une stabilité du cadre juridique et monétaire permettant la visibilité, et les pays qui attirent le plus les IDE n'ont pas de codes d'investissement, mais une bonne gouvernance. Mon expérience et mes contacts internationaux aux plus hauts niveaux montrent : que le temps est terminé, des relations personnalisées entre chefs d'Etat ou de ministres à ministres dans les relations internationales où dominent désormais les réseaux décentralisés ; que dans la pratique des affaires n'existent pas de sentiments mais uniquement des intérêts, et que tout investisseur est attiré par le profit, qu'il soit américain, chinois, russe, turc ou européen. Il appartient ainsi à l'Etat régulateur, dont le rôle stratégique en économie de marché s'apparente à celui d'un chef d'orchestre, de concilier les coûts privés et les coûts sociaux. C'est par la méconnaissance des nouvelles règles qui régissent le commerce international que s'expliquent les nombreux litiges internationaux, avec des pertes se chiffrant en dizaines de millions de dollars. C'est que depuis plus de 60 ans nous avons assisté à bon nombre de codes d'investissement et des changements de l'écosystème des entreprises publiques avec un impact mitigé. Avant 1965, la forme d'autogestion était privilégiée ; de 1965 à 1980, nous avons eu de grandes sociétés nationales et de 1980 à 1988, il y a eu leur restructuration. Comme conséquence de la crise de 1986 qui vit le cours du pétrole s'effondrer, des réformes timides sont entamées en 1988 : l'Etat crée 8 fonds de participation, chargés de gérer les portefeuilles de l'Etat. En 1996, l'Etat crée 11 holdings en plus des 5 régionaux, avec un Conseil national des privatisations ; en 2000, nous assistons à leur fusion en 5 méga holdings et la suppression du Conseil national des privatisations ; en 2001, nouvelle organisation : on crée 28 Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP), en plus des grandes entreprises considérées comme stratégiques ; en 2004, ces SGP sont regroupées en 11 et 4 régionaux. En 2007, une nouvelle organisation est à nouveau proposée par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, articulée autour de quatre grands segments : des sociétés de développement économique qui relèvent de la gestion exclusive de l'Etat gestionnaire ; des sociétés de promotion et de développement en favorisant le partenariat avec le secteur privé international et national ; des sociétés de participation de l'Etat appelées à être privatisées à terme et, enfin, une société chargée de la liquidation des entreprises structurellement déficitaires. Cependant, en 2008, cette proposition d'organisation est abandonnée et est émise en 2009 l'idée de groupes industriels. Aujourd'hui, depuis 2018-2020, on semble revenir aux tutelles ministérielles laissant peu d'autonomie aux entreprise, montrant clairement la dominance de la démarche administrative et bureaucratique au détriment de la démarche opérationnelle économique, ces changements périodiques d'organisation démobilisent les cadres du secteur économique public, et même les investisseurs locaux et étrangers. On assiste à un gaspillage des ressources financières ainsi qu'à un renforcement de la dynamique rentière, et cela bloque tout transfert de technologique et managérial. Ainsi l'Algérie a-t-elle les meilleures lois du monde, mais rarement appliquées.
2.-La règle des 49/51 % instaurée en 2009, dont j'avais demandé l'abrogation( voir mebtoul- Paris Africapresse et aux USA par American Herald Tribune www.google 2009/2010) et que le gouvernement actuel a décidé d'assouplir, n'a pas permis de freiner les importations, ni de réaliser le transfert technologique et managérial. Au contraire, elle a favorisé les délits d'initiés de certains oligarques. Un bilan serein s'impose avec une réponse précise : dans quels secteurs les quelques participations ont-elles eu lieu et ont-elles permis l'accroissement de la valeur ajoutée, sachant que la croissance de par le monde repose sur l'entreprise initiée aux nouvelles technologies, se fondant sur l'économie de la connaissance à travers des réseaux décentralisés. Quel est le gain en devises, ou lors quel est le montant des surcoûts supportés par l'Algérie ? Car l'évolution des relations économiques internationales montre que ce qui était stratégique hier peut ne pas l'être aujourd'hui, ni demain – exemple les télécommunications. Pour les segments non stratégiques mais à valeur ajoutée importante, il serait souhaitable d'appliquer la minorité de blocage de 30 % afin d 'éviter les délocalisations sauvages. Et si demain les réserves s'épuisent, il ne faut pas être un grand économiste pour prédire que ces étrangers qui ont accepté la règle des 49/51% nous abandonneront à notre propre sort avec le risque de faillites, notamment des unités à grandes capacités, l'Algérie ne maîtrisant pas les circuits de commercialisation mondiaux. L'observation des grands espaces mondiaux montrent clairement que seules quelques grandes firmes contrôlent les circuits du commerce mondial, et il est impossible aux opérateurs algériens de pénétrer le marché sans un partenariat gagnant/gagnant. L'essentiel, ce ne sont donc pas les lois, mais de s'attaquer au fonctionnement du système afin de déterminer les blocages qui freinent l'épanouissement des entreprises créatrices de richesses, qu'elles soient publiques, privées locales ou internationales. L'investissement hors hydrocarbures en Algérie, porteur de croissance et créateur d'emplois, est victime de nombreux freins dont les principaux restent l'omniprésence de la bureaucratie et la corruption qui freinent la mise en œuvre d'affaires, ainsi que l'extension de la sphère informelle qui contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation.
Le terrorisme bureaucratique représente à lui seul plus de 50 % des freins à l'investissement, son élimination implique « l'amélioration de la gouvernance et une plus grande visibilité et cohérence dans la démarche de la politique socio-économique. Enjeu politique majeur s'impose la réforme du système financier, pour attirer l'investisseur afin de sortir de la léthargie et de la marginalisation le secteur privé, puisque les banques publiques, qui continuent à accaparer 90 % des crédits octroyés, ont carrément été saignées par les entreprises publiques du fait d'un assainissement qui, selon les données récentes (2021), a coûté au trésor public du premier ministère ces trente dernières années environ 250 milliards de dollars, sans compter les réévaluations répétées durant les dix dernières années de plus de 65 milliards de dollars, entraînant des recapitalisations répétées des banques malades de leurs clients. Enfin comme frein à l'investissement hors hydrocarbures, l'absence d'un marché foncier où la majorité des wilayas livrent des terrains à des prix exorbitants, souvent sans utilités (routes, téléphone, électricité/gaz, assainissements etc.) et l'inadaptation du marché du travail à la demande, renvoyant à la réforme du système socio-éducatif et de la formation professionnelle, usines à fabriquer de futurs chômeurs.
3.-Aussi évitons de fausses promesses à court terme car si les projets du fer de Gara Djebilet et du phosphate de Tebessa commencent leur production fin 2022, pour l'instant pas de concrétisation ais que des lettres d'intention , l'investissement de ces deux projets étant estimé à environ 15 milliards de dollars, tandis que le coût du projet du gazoduc Nigeria/Algérie est estimé à plus de 20 milliards de dollars par l'Europe, la rentabilité ne se fera pas avant 2027/2030. La dévaluation du dinar coté en avril 2022 plus de 140 dinars un dollar contre 5 dinars pour un dollar en 1970), et selon les prévisions de l'exécutif, le taux de change du dinar sera de 149,3 DA pour un dollar l'an prochain, de 156,8 DA/dollar en 2023 et 164,6 DA/dollar en 2024, malgré cette dévaluation, le blocage étant d'ordre systémique, contrairement à l'illusion monétaire, cela n'a pas permis de dynamiser les exportations, dont 97-98% des recettes en devises proviennent toujours de Sonatrach, sur les 34,5 milliards de dollars de recettes de Sonatrach en 2021, plus de 2,5 milliards de dollars de recettes comptabilisées dans la rubrique hors hydrocarbures , ce dérapage du dinar permettant d'atténuer artificiellement le montant de ce déficit budgétaire prévu par la loi de finances 2022 est d'environ 4 175 milliards de dinars (au cours de 137 dinars un dollar au moment de l'élaboration de cette loi), soit 30,50 milliards de dollars, 8 milliards de dollars de plus qu'en 2021, par une épargne forcée accélérant l'inflation qui risque avec l'inflation importée d'avoir un taux à deux chiffres en 2022, où la majorité des prix des produits non subventionnés ont plus que doublé , avec des incidences négatives sur le pouvoir d'achat.
Professeur des universités, expert
international Abderrahmane Mebtoul


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