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Deux visages qui se côtoient «bien»
Marchés parallèles et contrefaçon
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 05 - 2022

La disparition presque totale de la pandémie du Covid-19 et la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires, ont relancé des milliers de citoyens à réinstaller et ressortir leurs vielles tables, baraques, petits chariots et parfois même des carcasses de fourgonnettes pour en faire des lieux de commerce illégal. Il s'agit d'un grand retour du marché parallèle. Quelle solution pour ce grand mal social ?
A Ouled Fayet, une commune située à vol d'oiseau d'Alger-Centre à une dizaine de kilomètres, ici les marchés parallèles ont fortement réapparus au lendemain de la chute de la pandémie du Covid-19. Cette commune de l'Ouest d'Alger a été submergée, quelques jours seulement après la disparition, presque totale, de la Covid-19 au pays, où des centaines de tables, chariots, baraques et parfois même des carcasses de vielles fourgonnettes ont refaits surface, en un laps de temps court, pour devenir de véritables lieux de commerce illégal.
Ce n'est malheureusement, qu'un petit exemple parmi des milliers d'autres puisque, les marchés parallèles, ont envahis plusieurs wilayas du pays depuis l'éloignement de la pandémie. Les marchés parallèles ont envahis les grandes villes du pays au lendemain de la disparition du Covid-19 mais, également, depuis la hausse vertigineuse et apocalyptique des prix des produits alimentaires sur le marché national, qui a directement affecté les poches des chefs de famille poussant certains d'entre-eux à chercher d'autres alternatives pour subvenir aux besoins financiers et alimentaires de leur famille ; parmi ces solutions, ils ont choisis la vente au noir. Il s'agit d'un fait social et d'une situation économique qui affectent durement l'économie nationale et qui, d'autre part, nous interpellent sur la situation socio-économique de nombreux citoyens.
Marchés parallèles et contrefaçon, deux visages qui se côtoient bien
En plus des marchés parallèles, l'Etat fait face, aussi, au problème de la contrefaçon des produits. Les marchés parallèles sont devenus l'Eldorado pour les faux produits et les marques contrefaites. La contrefaçon, cette grande calamité qui fait vivre des centaines de familles en Algérie semble échapper au contrôle de l'Etat et ce, au détriment des consommateurs qui se voient victimes de fausses marques et de faux produits. Les fraudeurs recourent de plus en plus à imiter les vraies coupures de billets de banque (surtout les billets de banque 2.000 DA) et les vraies marques de produits commerciaux pour en fabriquer les faux. La contrefaçon a touché presque la moitié des produits consommés par les Algériens.
Alger est une ville chatoyante, blanche, avec ses boutiques luxueuses, ses ruelles typiques et sa belle côte, une ville qui compte sept millions d'habitants, mais la face cachée c'est la contre-façon, où des milliers de jeunes personnes étalent par terre leurs produits contrefaits et ce, aux côtés de certaines boutiques n'hésitant pas à leurs tours de vendre de fausses marques à leurs clients. Dans les caves des immeubles, dans les coins isolés, dans les quartiers populaires, et même dans les jardins et les plages, des produits sont vendus contrefaits par des vendeurs à la sauvette sans toutes impunités. Chinois, taïwanais et bien d'autres produits venus d'ailleurs sont étalés tout en imitant les grandes marques, faisant croire aux clients qu'il s'agit de produits d'origines «Selaâ Houra» comme le préconisaient les vendeurs.
En 2021, plusieurs marchés parallèles de la capitale ont été éradiqués par les forces de l'ordre publique sur instruction de la Wilaya d'Alger et ce, dans le cadre de la lutte contre les marchés parallèles et les produits contrefaits. Il fallait le faire car les répercussions de la contre-façon sur l'économie nationale s'avèrent très néfaste. Chaque année, l'Algérie perd une moyenne de 10.000 milliards de centimes à cause de la contrefaçon qui touche même le secteur culturel sans citer les autres secteurs.
«Tomber du camion», la nouvelle technique des fraudeurs
Pour tenter de se remédier face aux coups portés par les forces de l'ordre, la «Mafia» de la contre-façon a adopté une nouvelle technique se résume sur ce qu'ils appellent «Tomber du camion». En fait, certains livreurs des marchandises sont complices des vendeurs à la sauvette, ces transporteurs de marchandises et au cours de la livraison des cartons bourrés de produits font, parfois, tomber des cartons pour que leurs complices s'en chargent de les porter et de les vendre par la suite dans les marchés ou dans les rues de leurs quartiers. Cette technique s'est avérée très rentable pour ces derniers. A Alger comme ailleurs, la «mafia» de la contrefaçon a bâti un véritable «empire», en investissant dans d'autres secteurs, tels que les faux billets.
L'arme violette pour localiser les billets imités
Aujourd'hui, la «mafia» de la contre-façon investit de plus en plus dans les faux billets de banque. Ici, les fraudeurs recourent à cette technique très répandue ces derniers temps, du moment que le «gain» tiré est très intéressant. Ces fraudeurs sont munis de matériel très sophistiqué pour fabriquer de faux billets en fausses coupures de 1.000 et surtout 2.000 DA mais également, la monnaie étrangère, les devises, notamment les billets de 20, 50 et 100 euros. Du coup, les faux euros et les faux billets de 2.000 DA circulent un peu partout, et les billets sont tellement bien imités qu'on les prendrait pour de vrais billets de banque. Et pour localiser les faux billets, les forces de sécurité utilisent l'arme violette qui permet de reconnaître les vrais parmi les faux billets. Pour les vrais billets, ils sont scintillants avec cette arme violette, les autres ne le sont pas ; aucun doute possible là-dessus ; il s'agit alors de faux billets. L'imitation est tellement parfaite, parfois, qu'il faut être prudent, expliquent les experts.
Parfums de marque, tee-shirts griffés, téléphones mobiles «chinois» et maroquinerie de luxe, tout est contrefait
Comme les billets imités, les personnes qui recourent à la contre-façon s'intéressent à divers produits pour assurer des revenus financiers plus considérables. Pour cette raison, tout le monde reconnaît qu'au niveau d'Alger, la contrefaçon s'est enracinée au point où plusieurs produits sont touchés par cette «maladie contagieuse». Sur les étals de plusieurs marchés de la capitale, des tee-shirts griffés, des parfums de marque et de la maroquinerie de luxe, le tout à des prix imbattables sont librement vendus, alors que tout est faux.
Et ici la contrefaçon semble bien marcher, et la présence des policiers n'a rien changé. La capitale est le berceau de faux produits. Pis, des magasins de renom, ouverts à Alger, se sont rabattus sur les produits de la contrefaçon devant la prolifération des vendeurs illégaux qui proposent des produits contrefaits. Selon certains propriétaires des boutiques, ce recours à la vente des produits contrefaits est une contrainte dictée par les vendeurs au noir mais aussi par la baisse du pouvoir des Algériens, qui, désormais, n'achètent que les produits les moins chers au marché. Cette situation a poussé la
«mafia» de la contre-façon de monter son propre «empire» en vendant des produits contrefaits, à des prix «fous» afin d'augmenter leur chiffre d'affaires. Pour ce faire, ils utilisent des jeunes sans emploi, en leur donnant des marchandises contrefaites et le gain sera très facile à tirer.
Dans les marchés publics de la capitale, à Bab El-Oued, à titre d'exemple, ou à Ali Mellah, El Biar, et un peu plus loin, à Kouba, Baraki, les fraudeurs ont planté leurs propres «marchés».
Trente millions de mobiles et tablettes «made In Taiwan » vendus en cinq ans
La contre-façon, ce mal qui affecte l'économie d'un pays, a touché presque tous les produits. Allant d'un simple clou en passant par les vêtements et les produits électroménagers et en arrivant aux produits électroniques, tels que les téléphones mobiles et les tablettes. Plus de 37 millions d'Algériens possèdent aujourd'hui un téléphone portable, soit plus de 85% de la population. L'Algérie à l'instar des autres pays arabes a connu un «boom» en matière de vente de téléphones portables et les tablettes.
Selon les derniers chiffres des services des Douanes dressés sur leur site web, pour la seule année 2016, le chiffre d'affaires de ce marché a atteint les 290 millions de dollars pour des importations dépassant 20 millions de téléphones mobiles et 10 millions de tablettes. Ces chiffres considérables sont toutefois en baisse par rapport aux années écoulées.
Ces téléphones portables sont importés exclusivement de Chine, des pays du Golfe et d'Inde, trois gros marchés qui continuent d'alimenter l'Algérie, malgré la qualité médiocre des produits proposés. En effet, la plupart des importateurs algériens préfèrent introduire sur le marché local des téléphones mobiles provenant de Chine et d'Inde, car les prix sont plus intéressants aux dépens de la qualité qui ne semble pas être leur souci. Certes, les prix des téléphones portables «copiés» ou dits «made in Taiwan» sont très bas, la qualité aussi surtout par rapport aux téléphones de grandes marques. Mais lorsqu'on fait une comparaison, on constate que l'écart de prix n'est pas très important. Autrement dit, le prix d'un téléphone d'origine et celui de la contrefaçon est presque identique. Il s'agit-là d'une simple arnaque, expliquent les experts, car en achetant un téléphone mobile le client ne peut en aucun cas savoir si le produit est d'origine ou contrefait, seuls les vrais connaisseurs peuvent faire la différence. Sofiane Abi


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