Le 7 décembre 1954, le 7 décembre 2025, voilà 71 ans sont passés de l'une des batailles les plus héroïques qu'avait livré, avec bravoure, courage et amour de la Patrie, les Moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN) contre la brutalité de l'occupation génocidaire française. La bataille de Tababoucht, près de Kimmel (Batna), au niveau de la Wilaya I historique, opposa, le 7 décembre 1954, quelques semaines seulement après le déclenchement de Révolution, des combattants de l'Armée de libération nationale (ALN) aux forces d'occupation françaises. Dans un témoignage enregistré, recueilli auprès du défunt moudjahid Lakhdar Oucif, ce dernier affirme que Boubaker Salem, infirmier dans la zone d'Abbas Laghrour, après avoir échappé miraculeusement à l'armée coloniale, avait informé les moudjahidine de l'imminence d'un affrontement, les forces d'occupation ayant découvert leur position. Nous avons rapidement cherché à nous cacher pour prendre l'armée française à revers en profitant de la topographie des lieux, la région de Seffah Ellouz (autre nom donné à la bataille de Tababoucht) étant extrêmement difficile d'accès en raison des forts escarpements, se souvient Lakhdar Oucif. L'affrontement était, toutefois, inéluctable et commença à faire rage dès le lendemain, selon ce témoin qui a affirmé qu'environ 34 combattants avaient é té encerclés par l'ennemi, tandis que les autres sont parvenus à s'éloigner de la zone de tirs en se positionnant en contrebas de l'Oued. Un stratagème qui s'avéra payant même si les combattants de l'ALN avaient été surpris par une pluie de balles. Des salves ininterrompues auxquelles ils ripostèrent par un feu nourri qui avait conduit les soldats français à se placer sur la rive opposée du cours d'eau au moment où les Djounoud de l'ALN se trouvaient en contrebas. C'est ainsi que les soldats de l'armée coloniale s'étaient retrouvés, sans s'en rendre compte du fait du relief et de la densité de la forêt, face à un autre contingent de leurs propres troupes, d'où un intense échange de tirs entre soldats français avec, à la clé, des centaines de morts, d'autant que, ce jour-là, la région était balayée par des vents violents, chargés de poussière et qui avaient rendu la visibilité quasi nulle, a témoigné le même interlocuteur. Le regretté moudjahid Omar Boussedjada, l'un des survivants de la bataille, avait indiqué, dans un témoignage dûment consigné, que les soldats colonisateurs ont continué à transporter les corps de leurs morts, entassés les uns sur les autres, pendant 4 jours dans des camions militaires. Une avanie qui fit mal aux forces d'occupation, lesquelles entendaient bien laver l'affront en menant des représailles qui eurent effectivement lieu et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles furent aveugles et haineuses, puisque les soldats français sont revenus sur les lieux pour abattre sauvagement des civils désarmés, tirant sur tout ce qui bougeait, sans distinction entre hommes, femmes ou animaux, avait raconté Omar Boussedjada. La bataille de Tababoucht avait fait rage durant plus de 24 heures, au cœur d'une forêt particulièrement dense, celle de Kimmel, en l'occurrence. Plusieurs groupes de combattants, dont le commandement avait été unifié sous la direction de Bachir Ouertal, alias Sidi Henni, avec l'aide de Messaoud Benzahaf, y avaient pris part, non sans avoir préalablement évalué les effectifs, les équipements et l'armement déployés par l'ennemi.