Organisé par la section de l'Union générale des étudiants libres (UGEL) de l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine (USIC), le 11e colloque international sur l'Imam El-Ghazali s'est ouvert hier pour deux jours, les 22 et 23 avril, dans la salle Ibn-Badis de l'université, avec une participation de conférenciers venus de différentes régions du territoire national, à l'instar d'Aboudjerra Soltani et de l'ancien ministre Bachir M'sitfi, ainsi que de quelques représentants de pays arabes comme le Maroc, la Tunisie et la Palestine. Il y avait aussi de nombreux universitaires qui furent les élèves de l'Imam El-Ghazali lorsqu'il professait à l'USIC. Dans une présentation sommaire de la rencontre faite à notre demande par le directeur du colloque, M. Mouad Mihi, ce dernier a souligné que l'édition de cette année a été centrée sur le thème des «Libertés publiques entre les défis du présent et les enjeux de l'avenir». Les trois premières interventions qui ont marqué la première partie de la journée d'hier ont été axées sur l'explication philosophique et conceptuelle du thème des «libertés publiques» dans les philosophies islamique et occidentale. Et dans l'exercice philosophique qui s'ensuivit, nous avons assisté à la conférence du Marocain Mohamed Ettoulabi portant sur «le concept de liberté dans la pensée islamique et la pensée occidentale» qui a illustré son propos en faisant de nombreuses comparaisons entre l'une et l'autre de ces pensées. Dans la philosophie occidentale, dira-t-il par exemple, l'homme est vu comme «un animal pensant» donnant libre cours à ses plaisirs qui doivent être assouvis. Et cette philosophie, a indiqué le conférencier, a conduit à des aberrations et des pratiques contre-nature qu'on voit de nos jours, comme celle qui permet à deux hommes du même sexe de se marier et fonder un foyer. Dans la philosophie islamique, au contraire, a souligné M. Ettoulabi, l'homme se définit comme un être humain (adami) qui ne possède pas une telle licence car ses désirs et ses impulsions sont réglés par le halal et le haram. Et de poursuivre avec des comparaisons du même tonneau. Et de conclure en guise d'aveux que «dans le domaine moral, nous sommes bien en avance sur les pays occidentaux. Mais sur le plan des libertés politiques, ils nous dépassent, et de loin». Le conférencier quittera bien, pour un moment, la sphère philosophique pour parler de l'exercice des libertés publiques, mais sans citer aucun pays arabe ou musulman en particulier, se contentant de généralités et de constats abstraits sur l'état d'arriération politique dans lequel est plongé l'individu arabe et musulman. Enfin, pour l'essentiel et le concret, les participants ont dit hier matin attendre quelques conférences inscrites au programme de l'après-midi, comme celle d'Aboudjerra Soltani sur «les libertés publiques, entre les textes et la réalité», ou bien celle de Mohamed Hindou sur «la valeur de la liberté et son rôle dans l'affirmation du concept de la citoyenneté». Ainsi que d'autres qui ne manquent pas également de pertinence.