La tomate est devenue parmi les cultures les plus répandues et des plus rentables dans la wilaya de Mostaganem, principalement au niveau des localités de Stidia et d'Ouréah où l'humidité maritime favorise l'épanouissement de la tomate. Ainsi plus de 1.100 hectares de l'arrière-saison y ont été récemment plantés. Toutefois, plusieurs agriculteurs de ces deux régions désabusés et éprouvés nous ont fait part de leurs inquiétudes et leurs impuissances face aux ravages causés par la mineuse appelée (Tuta Absoluta), insecte redoutable s'attaquant aux feuilles et aux fruits pouvant détruire une grande plantation en un temps très court, favorisé par des conditions favorables notamment les fortes chaleurs. Selon Ahmed, un agriculteur de Chlef, installé depuis trois ans à Stidia, « aucune trace de l'insecte n'était visible lors de la préparation de la terre, c'est juste après la plantation que la Tuta Absoluta a fait son apparition par milliers, elle s'attaque aux feuilles jusqu'à son extermination. L'invasion de toute la plantation se déroule dans un temps record. Tous les produits chimiques utilisés pour lutter contre l'insecte sont sans effet, il devient plus redoutable avec l'apparition des fruits de tomate. Nous avons investi des sommes énormes», se lamente-t-il. M. Talbi, ingénieur agronome et représentantd'une firme étrangère en Algérie, affirme que «les pouvoirs publics doivent déclencher un plan général de lutte contre l'insecte. Cette lutte doit être collective et intelligente avec la collaboration de la profession, de l'administration et aussi des agriculteurs. Pour réduire les populations d'insectes, une lutte chimique avec l'utilisation des produits spécifiques est nécessaire et disponible en Algérie». «En parallèle, il faut procéder à la destruction systématique des restes des tomates sous serre après récolte. Un foyer idéal pour la multiplication de la Tuta Absoluta. Il faut enfin une lutte biologique phyto hormones avec l'emplacement de grands bassins d'eau attirant les insectes mâle et femelle avec des captures massives. Cette lutte intégrée devra être simultanément lancée par tous les agriculteurs de la filière tomate», précise M. Talbi.
