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Guelma: Un 17 octobre 1961...
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 17 - 10 - 2018

«Ici, on noie des Algériens ». C'est cette épitaphe immortalisée sur le pont Saint Michel, lors des manifestations franciliennes anti-racistes du 1er novembre 1961, à Paris, qui revient itérativement pour rappeler les sanglantes atrocités perpétrées, le 17 octobre 1961, par les auxiliaires de police sous l'autorité du sinistre préfet Maurice Papon, contre les Algériens qui manifestaient, pacifiquement, pour revendiquer leur indépendance et leur liberté. Le couvre-feu imposé par les autorités préfectorales et fixé de 20h30 à 05h30 ne visait que la Communauté algérienne établie sur le sol français et cette mesure répressive à caractère discriminant fut bravée par des milliers d'ouvriers algériens qui ont convergé, avec femmes et enfants, sur Paris, pour participer à une manifestation exclusivement pacifique. La réaction de l'ancien valet des nazis, lors de la Seconde Guerre mondiale, était de lancer 8.400 policiers, CRS et gendarmes pour mater cette « rébellion dans Paris intra-muros ». C'était aussi l'aubaine propice pour le Premier ministre Michel Debré et son ministre de l'intérieur Roger Frey, partisans de l'Algérie française - dessaisis du dossier algérien par De Gaulle -, de découdre avec la résistance algérienne et de « tordre le cou » au FLN qui négociait à Evian pour son indépendance. Les charges punitives contre les civils, sans armes, ont été excessivement brutales en ce mardi pluvieux du 17 octobre 1961,qui s'étaient soldées tragiquement par 12.500 arrestations, 327 morts et disparus et plus de 8.000 déportés vers des camps d'internement, en Algérie. En cette journée, plusieurs de nos compatriotes ont été jetés ligotés dans la Seine et les bois de Boulogne et de Vincennes ont connu des « séances de pendaison ». Des corps avaient été repêchés plus tard en état de décomposition, en aval du pont Saint Michel. Cette comptabilité macabre fut, relativement, corroborée par plusieurs enquêtes, investigations et recherches effectuées par des historiens des deux rives de la Méditerranée, où le crime d'Etat fut amplement établi et imputé au premier gouvernement de la 5ème République.
Ce tragique événement a été délibérément occulté de la mémoire collective d'Outre-mer et la moindre évocation rencontrait une levée de bouclier actionnée par les tenants de l'école coloniale de l'Histoire, pour étouffer les vérités qui dérangent cette France des « droits de l'Homme » qui prône « les bienfaits de la colonisation », ne se rendant pas compte que l'Histoire avait déjà catalogué dans ses pages ineffaçables que le colonialisme reste une entreprise criminelle contre l'Humanité. Il fallait attendre le 20 mai 1998, pour que ce « crime d'Etat » soit abordé par Jean-Luc Ennaudi, en publiant alors sur le journal ‘Le Monde', un article qui indexait explicitement le préfet Papon Maurice, en poste depuis 1958 : « En octobre 1961, il y avait un grand massacre à Paris -écrivait-il-, des personnes tuées par balle, par strangulation et noyade dans les eaux de la Seine... les auxiliaires de police avaient reçu l'ordre... ».
Jean-Luc Ennaudi écrivain et militant français est l'auteur de divers ouvrages sur la guerre de Libération nationale, notamment « l'affaire Fernand Iveton » (1986), « La ferme Améziane » (1991) et « la bataille de Paris, le 17 octobre 1961 ». Ce jalon lumineux dans la longue marche de notre histoire est une occasion, pour nous, de revisiter le passé glorieux de nos aînés et faire allégeance au recueillement dans la dignité par devoir de mémoire. Dans le devoir de mémoire, il nous importe peu que l'ancien colonisateur tourne le dos à son passé aux relents criminels, continuant à nier les évidences avec les lambeaux de la dénégation, car la mémoire reste immortelle. Comme dans son « musée de l'Homme », plusieurs backgrounds cachent, encore, les archives et les irréfutables preuves à conviction, sur les crimes de conquête et de spoliation des droits d'un peuple qui fut, naguère, souverain, avec un Etat pour lequel il lutta et résista durant 132 années, avant de le ressusciter pour rejoindre le concert des Nations. Dans cette dimension il reste, à nous, de perpétuer l'immortalité de la mémoire collective nationale, à travers nos commémorations dans une symbiose avec notre jeunesse qui se met en phase avec nos archives vivantes, ceux que l'on croise périodiquement devant le Carré des Martyrs et qui souffrent en silence devant nos célébrations, devenues mécaniques, au point d'évider les valeurs du flambeau et d'éroder nos repères fondamentaux, dans la banalité anodine. A chaque cérémonie de levée des couleurs, sous les vibrations de l'hymne national à la tonalité fédératrice, nous relevons l'affluence mesurée de ceux qui ont survécu aux profondes blessures dans leur chair, ceux qui n'ont pas encore fait leur deuil, ceux qui résistent toujours aux vicissitudes de l'instrumentalisation, pour ne pas sombrer dans le renoncement et le doute, ceux qui sont avides de savoir ce qu'était l'ordre colonial, dans sa brutalité, pour mieux se prémunir contre les tentations existentialistes et éphémères. Cette mosaïque humaine présente un vibrant mouvement d'ensemble et dessine une chorégraphie générationnelle diversifiée, dans une plage de communion, à même de préserver, au moins, ce qui nous reste de notre dignité.
N'en déplaise à nos détracteurs d'hier et d'aujourd'hui, les thuriféraires de la dénégation, les donneurs de leçons coquins de l'Internationale sioniste et les esprits colonisés de l'obscurantisme, qui tentent de tuer les espérances des peuples qui veulent avancer sur la voie de la postérité et qui croient pouvoir assassiner la mémoire qui est irrémédiablement immortelle.


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