L'obligation d'emploi des travailleurs handicapés pour les entreprises, principe de non-discrimination, obligation de négocier des mesures relatives à l'insertion professionnelle, accessibilité généralisée, tel est le cadre législatif fixé en faveur des travailleurs handicapés, en Algérie. Mais sur le terrain la réalité est tout autre. Les entreprises refusent de recruter des personnes aux besoins spécifiques. Dans le cadre des efforts de l'agence de l'emploi envers cette catégorie de la population, une vingtaine d'handicapés ont été intégrés dans des postes d'emploi ce mois-ci. En effet une opération de recrutement des personnes handicapées sourds- muets pilotée par la direction de l'emploi en coordination avec l'Anem d'Oran, a été effectuée par une entreprise privée. Il s'agit de 13 placements dans le cadre classique et 07 dans le cadre du dispositif de l'insertion professionnel. La loi de 2002 a beau prévoir un quota d'emplois réservés aux handicapés (1% dans chaque organisation), personne ne le respecte. Dans la wilaya d'Oran, plus de 38.000 personnes aux besoins spécifiques ont été recensées. Ce chiffre englobe toutes les catégories de handicap. Hormis le don des chaises roulantes, aucun des droits revendiqués depuis toujours par les handicapés n'ont eu d'échos favorables. Ces oubliés de la société, à travers des rencontres initiées ici et là, ne cessent de revendiquer leurs droits. Il y a aussi le manque de structures spécialisées pour enfants déficients mentaux à Oran. Cette frange de la société rencontre d'innombrables problèmes et se sent marginalisée. Les personnes handicapées demandent à avoir les mêmes droits que les autres. L'accès à l'éducation, au travail, au logement, aux services, avec ceci de particulier qu'une adaptation spéciale soit apportée aux offres pour éviter la discrimination. D'autre part, près de 230 jeunes demandeurs d'emploi ont été placés par l'Agence de l'emploi de la wilaya d'Oran dans de postes relevant du secteur de l'agriculture, durant les 9 premiers mois de l'année en cours, a-t-on appris de cet organisme d'emploi. Ces jeunes demandeurs d'emploi ont été placés dans un secteur qui n'attirait pratiquement pas les jeunes demandeurs d'emploi, a précisé à l'APS la responsable de communication au sein de l'ANEM, Fayza Benbakhti. Sur les 287 offres enregistrées émanant d'agriculteurs et d'investisseurs dans ce secteur, 228 ont été satisfaites, «ce qui représente un résultat très positif et encourageant, toutefois un grand travail reste à faire dans le sens de la sensibilisation des jeunes pour travailler dans ce secteur», a-t-elle précisé. Le placement au sein de ce secteur ne dépasse pas 1% de l'ensemble des placements, un taux jugé «très faible» par les responsables de l'ANEM. En outre, Mme Benbakhti a souligné que les efforts sont actuellement orientés vers la sensibilisation et l'information pour encourager l'orientation vers ce secteur créateur de richesse. Pour elle, il existe un manque d'information «flagrant» de la part des jeunes quant aux opportunités de travail dans le secteur de l'agriculture. Des conventions ont été signées, à haut niveau, dans ce sens pour encourager les jeunes à investir dans ce secteur au titre de la CNAC et de l'ANSEJ, afin de créer leurs propres micro-entreprises, a-t-elle rappelé.
