Le football algérien continue de véhiculer une image négative de l'Algérie à cause des affaires et scandales qui ne cessent de secouer cette discipline sportive, infestée par des dirigeants ayant failli à leur mission d'éducateurs. Après les affaires de corruption évoquées de long en large par les médias étrangers, à savoir la BBC et France Football, c'est au tour de l'ancien entraîneur du MC Alger, le Français Bernard Casoni, de révéler la manière avec laquelle est géré le football algérien. Aux déclarations de Casoni, s'ajoutent les scènes de violence du stade du 5-Juillet, largement reprises par les chaînes de télévision étrangères et partagées aussi à travers les réseaux sociaux. Casoni qui exerce actuellement au Qatar a violemment critiqué les dirigeants du football algérien, notamment ceux du MC Alger, confiant qu'il a été victime d'un « complot de la part des membres de son staff technique », qui l'avaient poussé au départ. Il a fait observer qu'il était difficile à un entraîneur de se stabiliser dans un club pour une durée dépassant une année en Algérie, citant l'exemple de cette saison au cours de laquelle l'écrasante majorité des clubs ont changé d'entraineur, alors que la phase aller n'est pas encore terminée. Si les déclarations de Casoni ternissent encore le tableau noir du football algérien, les scènes de violence de mardi dernier, à la fin du match MCA - USMBA au stade du 5-Juillet, ont fait le tour du monde à travers les chaînes de télévision et les réseaux sociaux. En plus des sièges arrachés et balancés des tribunes supérieures du stade par des supporters déchaînés, le fameux supporter du MCA, tabassé par des policiers, ont davantage terni le football algérien. Avant-hier, d'autres actes de violence aux allures d'émeutes ont été enregistrés à Alger entre les supporters du MCA et ceux du CSC, après la sortie de ces derniers du stade Omar Hamadi, où leur équipe a perdu son match face à l'USMA. Malgré l'intervention du service d'ordre, il a fallut des heures pour que le calme ne revienne. Des scènes qui donnent une image trop négative de l'Algérie et du football algérien où la violence est non seulement banalisée, mais elle est entretenue par des dirigeants qui se servent du football pour leurs propres intérêts. La dernière sortie médiatique du président de la JSK, Cherif Mellal, qui est nouveau dans le football algérien, est révélatrice de la situation grave que connait cette discipline sportive sur le plan moral. Mellal était sidéré et avait failli perdre la raison quand il a découvert l'ampleur prise par la corruption dans le monde du football algérien. La crise qui s'en était suivie et qui avait failli emporter la Ligue de football professionnel dans son sillage, avait mis à nu les carences du football algérien. Toutefois, les dirigeants du ballon rond en Algérie (présidents de club et dirigeants de la FAF et de la LFP) ont cette capacité de se solidariser pour préserver leurs intérêts au détriment de l'intérêt suprême du football algérien. En ce sens, ce comportement maffieux conforte les révélations des médias étrangers ainsi que les déclarations de Casoni et justifient en même temps la recrudescence de la violence dans les stades de football en Algérie. Hier, la FAF a condamné «avec fermeté» les derniers incidents survenus sur certains stades du pays qualifiés d'»incivilités», s'engageant à faire face à ce «spectacle choquant». «Encore une fois, l'on a, malheureusement, relevé des scènes de violence sur certains stades du pays donnant une pâle image de notre football. La FAF, tout en condamnant avec fermeté ces incivilités, ne compte pas croiser les bras et assister impuissante et sans réaction à ce spectacle choquant, agaçant et parfois atroce envoyé des arènes censées être des lieux de fête, de joie et de fair-play», a indiqué l'instance fédérale dans un communiqué publié sur son site officiel, tout en affirmant que «La FAF utilisera tous les moyens légaux pour sévir contre toute forme de dépassement et pour prendre des mesures nécessaires, appropriées et s'il le faut draconiennes pour décourager les ennemis du football et les fauteurs de troubles à accomplir leurs sales besognes».
